Les jeunes, ces laissés-pour-compte !

Partager

Quelques communes de la vallée de la Soummam au sud du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa manquent cruellement d’espaces de loisirs.

Que des cafétérias pour des jeunes et moins jeunes pour tuer le temps. Un état de fait qui pénalise cette frange importante de la société en dépit des efforts indéniables que consentent les pouvoirs publics pour répondre aux besoins de ces cohortes de jeunes en termes d’espaces de loisirs et de rencontre. Mais force est de constater que les quelques infrastructures déjà réalisées dans le passé se dégradent et tombent en désuétude sans que nul ne daigne intervenir. Il en est ainsi du terrain de sport du village Takaâtz dans la commune de Seddouk qui présente des insuffisances infrastructurelles à tout point de vue, souligne Salhi Abdenour, un ancien footballeur qui a fait en son temps les beaux jours du RC Seddouk et membre du comité de ce village. «La pelouse est dans un état lamentable frisant l’impraticabilité. Jonchée de gravats, les accidents qu’encourent les athlètes sont devenus légendes. L’inexistence d’un muret de protection entrave la sécurité propre à tout terrain de sport. Aussi, les problèmes d’eau sont récurrents et l’éclairage est inexistant. Les vestiaires sont situés en dehors du stade et en contrebas», tel est le constat dressé par notre interlocuteur sur le stade de Takaâtz. «Notre village possède l’une des meilleures équipe d’Athlétisme de notre wilaya qui a à son actif un parcours des plus prestigieux, mais comme ce terrain manque d’une piste d’athlétisme, les athlètes s’entraînent dans les terrains d’autres communes. Voilà pourquoi nous considérons qu’un projet d’amélioration de ce stade est une urgence», a-t-il souligné. En absence d’infrastructures, les jeunes sont livrés à eux-mêmes à Tiliouacadi, un village qui comprend des milliers d’habitants, dans la commune de Souk Oufella. Pour vérifier cet état de fait, il suffit de faire une simple tournée dans ce village. Pis encore, la masse juvénile de ce patelin souffre d’un énorme manque en matière de lieux de divertissement et d’espaces de détente. Elle est plongée dans une morosité profonde. La seule activité sportive que pratiquent les jeunes est le football malgré la dégradation du terrain, en organisant des tournois inter-villages. Les jeunes de ce village se disent «marginalisés» par l’APC et contraints parfois de parcourir des dizaines de kilomètres pour trouver une aire de jeu inoccupée pour exercer leur occupation préférée. Et cela sans parler des autres difficultés. Même les cybercafés sont inexistants dans cette région montagneuse au grand dam des férus de ce moyen de télécommunications. Toutefois, les usagers de ce réseau se déplacent jusqu’à Chemini ou Sidi Aïch pour surfer sur le net. En raison de ce manque de moyens de divertissement et d’occupation, les jeunes de Tiliouacadi n’ont que les cafétérias pour s’adonner, à longueur de la journée, à des parties de jeux de cartes ou de domino. Le constat est le même au village Tasga, douar Ikedjane, dans la commune de Tifra. Et pour cause, le seul stade du village est dans un piteux état. Réalisé à coup de millions de centimes il y a de cela quelques années, cette seule aire de jeu est laissée à l’abandon. Et les jeunes de la région d’Ikedjane n’ont désormais que l’asphalte des routes pour s’adonner au maniement de la balle ronde. En ce qui concerne le terrain de foot du village, certes non homologué étant donné qu’il n’a pas toutes les caractéristiques requises, notamment en termes de dimensions de la surface de jeu et sa qualité Il a quand même servi à l’organisation de quelques tournois qui ont attiré un monde fou parmi les jeunes et les inconditionnels de tous âges, amoureux de grandes émotions que procure ce sport roi. Il était aussi un lieu de rendez-vous où chaque week-end se rencontrent les jeunes de la région de retour des facs et lycées de la vallée de la Soummam et qui s’adonnent d’ailleurs à d’interminables rencontres dans ce décor enchanteur, où la majestueuse forêt de l’Akfadou constitue la toile du fond. Il faudrait donc que les autorités communales engagent les travaux supplémentaires nécessaires pour sa remise en l’état après avoir subi des actes de vandalisme, avec la destruction presque totale des locaux servant de vestiaires, la mise à terre du portail principal et de la clôture haute de quelque six mètres. Ce lieu devient alors de plus en plus infréquentable et la désolation s’installe sans que personne ne voie le moindre inconvénient. Au titre du nouveau programme 2011, des études pour la réalisation de plusieurs infrastructures de loisirs sont lancées par la direction de la Jeunesse et des sports aux quatre coins de la wilaya. Dans ce cadre, il est question de la réalisation et d’équipement de deux maisons de jeunes de type 3 sur le territoire des communes d’Aït R’zine et Boukhelifa, d’une auberge de jeunes d’une capacité de 50 lits à Adekar, d’un camp de jeunes à Akfadou, de la réhabilitation du château de la comtesse d’Aokas, de la réalisation d’une salle polyvalente et d’un terrain de proximité à Béni Ksila, d’une piscine de proximité du revêtement du stade communal en gazon synthétique et d’une piste d’athlétisme à Amizour, d’un terrain de foot à Béjaïa, d’une salle spécialisée à Tibane, ainsi que plusieurs aires de jeu de football à Timezrit, Souk Oufella, Chemini, Draâ El-Kaïd et Souk El-Tenine.

L. B. / M. D. / A . T.

Partager