Les pénuries et la cherté s’installent

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Comme à chaque ramadhan, la cherté s’installe au grand dam de la population, exaspérée par cette soudaine envolée des prix et la rareté de certains produits très prisés en pareille période. Lors de notre virée à travers les rayons des marchés de Souk El Tenine et de Maâtkas, le constat est le même. La tendance est à la hausse et à la rareté. Les légumes abordables il y a quelques jours seulement, se sont fait pousser des ailes pour devenir inaccessibles et intouchables. La pomme de terre, le tubercule des pauvres à titre illustratif a vu son prix doublé pour atteindre 40 DA, voire 45 DA chez les détaillants. Les haricots verts, les courgettes, les carottes et la laitue sont proposées respectivement à 180 DA, 60 DA, 40 DA et 65DA le kilogramme. Les piments et les tomates sont affichés à 70 et 45 DA. Du côté des fruits, c’est carrément intouchable pour un simple salarié sans parler des faibles bourses et de chômeurs qui ne font que regarder. Le raisin de bonne moyenne qualité n’est cédé qu’à partir de 100 DA. Le melon et la pastèque sont vendus respectivement à 65 et 40 DA le kilogramme. Les bananes sont fixées depuis le début de la saison estivale, à160DA. Les quelques rares clients présents au marché ne font que sillonner les artères et les rayons du marché. Peut-être qu’une belle affaire ne se présente, hélas ce n’est généralement pas le cas. Les commerçants ne font jamais de concession, les prix sont toujours maintenus. Du coup, les clients se contentent de l’indispensable : des pommes de terre, des oignons et de quelques pêches de mauvaise qualité. Dda Asmane, un retraité algérien fumera comme un volcan : « Comment va-t-on nourrir sa famille durant ce mois censé apporter un peu de rahma et de fraternité ? Cette situation est inacceptable. A chaque ramadhan, les prix s’envolent au su et au vu des services anti fraude et de la surveillance des prix. Ne peut-on pas agir en vue de permettre aux citoyens de jeûner dans de bonnes conditions ?». En plus de la cherté des fruits et légumes, il nous a été donné l’occasion de constater que certains produits comme le lait en sachet sont quasiment indisponibles.

Eau potable et lait en sachet introuvables

Depuis plus de deux semaines, les commerçants, les consommateurs et même les livreurs crient leur colère et leur désarroi quant à l’indisponibilité de ce produit. Personne ne trouve ses comptes ! Un détaillant de Souk El Tenine dira : «Nous n’avons reçu aucun sachet depuis plus de dix jours. Le livreur ne passe plus. Il parait que l’usine de Draâ Ben Khedda est à l’arrêt». Pour leur part, les consommateurs font le pied de grue devant les différents points de vente de ce produit de base et guettent le passage du camion livreur. Au final, le lait en sachet n’arrive pas et l’on est obligé de se rabattre sur le lait en poudre (Lahda) qui n’est malheureusement pas à la portée de toutes les bourses. Le paquet Lahda se vend entre 160 et 240 DA. C’est comprendre que le simple ouvrier ne peut guerre se l’offrir. En attendant, les longues files d’attente et les bousculades sont de retour chez les commerçants qui s’approvisionnent de chez les usines privées. Des scènes que le commun des mortels croyait révolues. Une dame venue acheter deux sachets de lait regrettera : «A l’approche de Ramadhan, les prix s’envolent et le lait en sachet disparaît des bacs. Que veut-on nous faire encore subir? Il est vraiment temps que les services concernés interviennent pour mettre un peu d’ordre dans le marché et de l’approvisionner en quantité suffisante en vue d’absorber cette crise multidimensionnelle. Ajouter à tout cela, le manque criant de l’eau potable. Plusieurs villages de la commune de Maâtkas n’ont pas vu l’eau couler de leur robinet depuis plusieurs semaines. La gestion de ce liquide rare et précieux est montrée du doigt par les citoyens qui n’ont d’autre solution que leurs yeux pour pleurer. En somme, la population locale s’apprête à vivre un ramadhan de toutes les pénuries. Les instances concernées feront beaucoup de bien en passant à l’action avant que n’éclatent des actions qui ne feraient que générer plus de chaos et de désordre dans une région déjà en effervescence.

Hocine T.

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