La station thermale de Sillal, un havre de paix

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La belle Kabylie est réputée pour son tourisme côtier avec ses plages et ses criques féeriques qui séduisent des millions de touristes la fréquentant annuellement, comme elle est réputée aussi pour son tourisme de montagne qui reste incontestablement un atout majeur qui se développe doucement et sûrement

Tout ceux qui l’ont visitée s’accordent à dire que c’est une région magnifique qui ne manque pas de subtilités et renfermant des sites touristiques, historiques, culturels ou thermaux qui attirent un grand nombre de touristes qui viennent les quatre saisons engranger dans leurs bagages des souvenirs en utilisant appareils à photos et caméscopes.

Parmi la flopée de stations thermales que la Kabylie recèle figure la plus illustre d’entre elles, c’est la station thermale de Sillal, bien évidemment. Elle est située au village Sillal commune de Tifra à quelques 75 kilomètres de Béjaia. Un village habité par des hommes de parole et du nif bercés par les oliviers et les figuiers qui ornent tout le flanc de la montagne. Sillal reste un charmant petit village qui couve jalousement la mémoire séculaire de sa montagne majestueuse. La station thermale portant son nom est un trésor inestimable qui fait partie de ces merveilleux sites naturels, fierté de tout Bejaia. Elle ouvre grand son cœur aux visiteurs telle est la devise d’une station thermale qui a su préserver tout un passé flamboyant donnant l’image d’une époque médiévale au raffinement exquis insoupçonné. Ses maisonnettes anciennes ressemblant à un gite rural fascinent et affichent sans complexe un immense pouvoir de séduction. Riche de ces attraits irrésistibles comme une mariée qui pare de ses plus beaux atours chaque matin, elle mérite bien d’être décrite. La route reliant Sidi Aich dans la wilaya de Béjaia à Azazga dans la wilaya de TIzi Ouzou, reste le chemin le plus fréquenté pour s’y rendre à la station en venant de Tizi ou par Béjaia. Le signe ne trompe pas, il y a ces jours-ci, une influence inhabituelle sur cette route où se croisent des voitures immatriculées de beaucoup de wilayas d’Algérie ou des départements français en raison de la forte densité d’émigrants kabyles dans ce pays. En plus des gens de la région, des centaines de touristes locaux et quelques étrangers se rendent à cette station thermale pour se ressourcer et admirer le paysage féerique qui l’entoure. Des processions se forment ainsi sur cette route bravant le soleil brulant de l’été et ne se rendant pas compte de cette chaleur en serpentant dans une magnificence naturelle d’une couleur verdâtre extrême et sans pareil qui renferme un riche patrimoine faunistique et floristique.

Le charme de cette région reste immuable, il est le même en été comme en hiver.

Les habitants affirment que la station thermale est à l’origine de l’épanouissement de leur région, elle reste l’atout majeur qui contribue au développement des localités. La route traverse à gauche comme à droite des régiments d’oliviers et quelques figueraies. L’olivier est un arbre millénaire, un patrimoine légué par les ancêtres et sauvegardé par des générations successives, des siècles durant.

Il est sacré dans cette région et vénéré par les populations pour son fruit labélisé l’olive. Les olives une fois transformés donnent de l’huile d’olive, une denrée prisée comme sa consoeur la figue, les deux produits sont utilisés dans plusieurs domaines thérapeutique ou gastronomique. Située au cœur d’un magnifique massif montagneux, boisé et verdoyant et collée à un roc, la station se tourne vers la mer en quête de fraicheur en été et s’abrite derrière une colline à l’abri des vents et des tempêtes en hiver. Jouissant d’une vue splendide sur le contre bas du massif montagneux, elle reste dans sa vieille architecture simple mais attractive.

« Voir la station thermale de Sillal est revenir »

Tel est le slogan des habitants de Sillal. Grâce à une organisation sociale parfaite et spécifique des villageois, les gens accueillent avec un sourire et une hospitalité légendaire qui mettent à l’aise les visiteurs dont la plupart en guise de reconnaissance ne manquent pas d’y revenir un jour ou de la recommander aux amis et aux membres de leur famille leur conseillant d’aller visiter ce joyeux thermal ou il fait chiquement bon vivre. La modernisation de la station s’ajoutant à cette hospitalité légendaire pourraient être des atouts indéniables pouvant provoquer de réels intérêts des touristes locaux et étrangers. Traversant une nuée de maisons individuelles éparses ornant les deux côtés de la route, toutes nouvellement construites avec des architectures modernes et la plupart sont assorties de jardins fleuris. A l’entrée de la station, une lignée de résidences toutes assorties de locaux ou sont exploités divers commerces allant des épiceries en alimentation aux galeries de produits de l’artisanat. Les articles de porterie et les bijoux kabyles suscitent l’admiration des visiteurs qui ne s’empêchent pas de les regarder, de les touchers ou d’acheter. Arrivés à la station, le détour en vaut bien la peine. Imperceptiblement, on se retrouve alors plongé dans une atmosphère où le temps n’a plus de prise. Une cure pour les citadins de la ville en quête de détente dans un lieu magique réputé pour le calme qui règne en maitre, fuyant bien évidement le stress de la ville induit par des façades enfumées des bâtiments, des klaxons et embouteillages des automobilistes et des brouhahas des piétons. Un parking privé fixant 50 dinars le stationnement accueille les voitures. Pour rejoindre la station on traverse un pont pourvu de gardes fous des deux cotés. La station est située dans une vallée au centre d’un massif montagneux boisé. Elle est collée comme une ventouse à un rocher et bordent deux rivières. L’une dévalant de la forêt d’Akfadou dont le débit des eaux qui ruissèlent est important même en été. Lamentablement, les eaux de cette rivière sont souillées par les eaux usées provenant des conduites d’assainissement des villages situés en amont, nous dit-on. L’autre rivière dévalant de la montagne d’Adekar est à sec en été bien qu’en hiver les torrents de ses eaux sont menaçants. Selon un agent trouvé sur les lieux faisant office de gérant, la station a été rénovée en 1962. Elle est magnifiquement conçue avec deux salles dans le sous sol ou sont construits deux bassins servant pour la baignade dont les eaux extrêmement chaudes sortent directement d’un rocher. Deux salles en surélévation servent pour la détente des curistes. Les hommes ont leur bassin et leur salle pour la détente et les femmes aussi. Nous sommes au mois de juillet et la station accueille chaque jour et notamment les week end, le véritable rush à tel enseigne qu’il faut attendre parfois quelques minutes pour voir enfin arriver son tour. Par manque de structures hôtelières et de restaurations adéquates, l’établissement se contente donc pour le moment d’offrir aux curistes des bains chauds fixés à 25 dinars sous forme de Wa3da. Une cure de quelques heures synonyme d’un petit séjour. Pour développer une structure qui peine à contenir le rush de visiteurs, la station vient de bénéficier d’un investissement important pour la construction d’un complexe thermale digne de ce nom qui répondra à l’attente de sa clientèle. Donc, l’avenir est prometteur pour cette région avec ce complexe thermal déjà en construction, un édifice qui coûtera à l’Etat une bagatelle somme d’une dizaine de milliards de centimes. Des engins à pied d’œuvre de terrassement et des pelles chargeant de la terre et de rocs arrachés sur des camions attestent que les travaux vont bon train. Le complexe une fois réalisé améliorera donc considérablement les conditions de séjours des curistes comme il sera aussi un facteur de développement et de création de richesse pour la région. Les eaux de la station qui bouillonnent à 47° présentent les caractéristiques suivantes : une minéralisation principale riche en chlorures sodiques et une minéralisation secondaire riche en bicarbonate, calcium et magnésium. Ces eaux sont indiquées aussi pour le traitement de diverses maladies respiratoires, rhumatismales, neurologiques, digestives, etc. la clientèle est essentiellement des habitués comme les malades qui viennent pour des cures, notamment les personnes âgées à la recherche de remèdes à leurs maux particulièrement rhumatismaux, les personnes qui prennent des bains pour les besoins hygiéniques du corps, ceux cherchant un dépaysement qu’ils trouvent dans les paysages enchanteurs a couper le souffle qu’offre gracieusement la nature à la région et enfin les curieux parmi les usagers de la grande route qui passe à coté de la station.

La Kabylie toute entière recèle des potentialités touristiques avérées dont certaines sont mises en valeurs, d’autres encore en jachère ne demandent qu’a être exploitées.

L. Beddar

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