La production d’arrière saison menacée

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La production de la pomme de terre de l’arrière saison au niveau du périmètre des Aribs de Ain Bessem, un des plus importants de la wilaya, risque sérieusement d’être compromise, et ce, en raison du conflit social qui persiste depuis déjà quelque temps, au niveau de l’Office des périmètres irrigués de Bouira (OPIBO)

C’est du moins ce que nous ont confié cette semaine, des représentants des producteurs de la pomme de terre, reçus par notre bureau.

Selon ces derniers, les producteurs de la pomme de terre du plateau d’Ain Bessem, 900 au total, attendent toujours le dénouement de la crise de l’Opibo pour pouvoir engager la campagne d’arrière saison.

Or, actuellement et en l’absence de solution, ces producteurs ne peuvent disposer d’eau d’irrigation depuis le barrage Ouled Lekhal, géré par l’Opibo. Pour rappel, les employés de cet office ont entrepris depuis près d’un mois ,une série d’actions de

protestation pour exiger la régularisation de leur situation financière et le transfert de gestion à l’Onid, office nouvellement crée par le ministère des Ressources en eau. Depuis, c’est toujours la grogne chez les employés de l’Opibo qui n’arrivent pas à avoir gain de cause, provoquant ainsi par leur action ,un gel partiel des activités de l’office, notamment à Ain Bessem. En temps normal, les 2200 ha d’exploitations agricoles appartenant au périmètre des Aribs sont irrigués à partir du barrage Ouled Lakhal. Ce périmètre compte près de 120 coopératives agricoles et quelque 900 producteurs qui y exercent. Pour nos interlocuteurs, les producteurs de pomme de terre sont pris en otage dans un conflit, s’il venait à perdurer dans le temps, risque d’anéantir les espoirs de centaines d’agriculteurs.

Ces derniers, explique-t-on, risquent de voir leurs investissements, représentant une moyenne de 150 millions de centimes par personne, partir en fumée. Si on additionnait les montants investis, les pertes se chiffreraient en milliards. Les retombées sur la filière pomme de terre ainsi que sur l’économie de la wilaya seraient lourdes de conséquences.

Un manque à gagner considérable pour une wilaya qui s’auto suffisait en patate et qui plus approvisionne de nombreuses wilayas du centre. A préciser que la filière pomme de terre dans le périmètre des Aribs génère chaque saison, des milliers d’emplois saisonniers. Pour Samir, un des producteurs, le facteur temps est très important dans la culture du tubercule. Il explique : “Le temps nous est vraiment compté : la semence doit être mise sous terre, c’est-à-dire mise en culture durant la période allant du 20 juillet et le 1er août. Au delà de cette date, il y a risque de gel’’, nous fait-il savoir.

Et d’ajouter ’’nous sommes à quelques jours seulement de l’expiration de la période de la mise en culture, et nous commençons sérieusement à nous inquiéter’’. Karim, un autre producteur enchaine en disant : “On ne demande que de l’eau pour irriguer nos cultures ni plus ni moins’’. Pourtant, explique -t-il, la note du ministère des Ressources en eau est très claire : elle nous garantie un quota de 3 millions de m 3 pour les besoins en irrigation. Notre interlocuteur demande à ce que cette note soit appliquée. Par ailleurs, nos interlocuteurs ont tenu à nous informer des démarches qu’ils avaient entreprises auprès des services de la wilaya de l’agriculture (DAS), de l’Hydraulique, du cabinet du wali DSA et de l’APW. Des sollicitations visant à les alerter du danger qui guette la production d’arrière saison de la pomme de terre au niveau des Aribs.

D. M.

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