La psychose qui s’est emparée des bouiris durant la nuit de lundi à mardi était bien réelle et les citoyens se sont aperçus que la tranquillité acquise depuis quelque temps était assez fragile. Projeter un attentat sur un boulevard très fréquenté de nuit de surcroit pendant le mois de Ramadhan est un acte infâme et innommable. Tout en ayant conscience que tous les attentats sont ignobles, le fait de s’en prendre à des citoyens sans défense, ayant jeûné toute une journée sous des températures caniculaires relève d’une folie meurtrière que l’on croyait désormais révolue. Les auteurs de cet attentat manqué n’auront dans leur abject dessein finalement réussi qu’à ressusciter les souvenirs des années de braises. Des années durant lesquelles, hommes, femmes et enfants se sont battus contre l’hydre islamiste, en rejetant leurs percepts et leurs concepts malsains. Les martyrs de la décennie noire, de même que les 14 martyrs du 20 août 2008, lors du double attentat au niveau de l’hôtel Sofy et du secteur militaire de la ville de Bouira, ont ranimé l’espoir des citoyens. Ces derniers, malgré une accalmie sur le plan sécuritaire, continuent de croire en un avenir serein pour les générations futures. Un avenir dans une Algérie qui aura bannie toute forme de violence et d’intégrisme religieux. La présence discrète et efficace des services de sécurité déployés durant le début du mois de Ramadhan aura permis de déjouer l’attentat du boulevard Zighout Youcef. Même si la population refuse de se soumettre au diktat des terroristes, les esprits demeurent marqués par une vigilance sans précédent. La preuve en est des trois fausses alertes à la bombe qui ont suivi la première tentative d’attentat. La ville de Bouira ne connaitra peut -être plus les mêmes animations nocturnes durant ce mois de Ramadhan, mais il est sûr que ces citoyens n’abdiqueront plus devant les fous de Dieu.
Anzar O.