La conférence internationale sur la sécurité et le partenariat dans la région du Sahel qui s’est ouverte hier à Alger, constitue un événement planétaire au vu du nombre important des pays participants. Le lieu et le thème choisis pour cette conférence organisée par l’Algérie à la demande des pays dits du « champ » en référence au quatre pays sahéliens (Algérie, Mauritanie, Mali et Niger), ne sont pas fortuits estiment les observateurs de la scène sécuritaire. En effet, la réunion qui s’étalera sur deux jours, se déroule dans un contexte extrêmement difficile marqué par la recrudescence des actes terroristes d’Al-Qaïda et surtout une circulation effrénée des armes dans la région du Sahel suite à la chute du régime d’El Kadhafi en Libye. C’est d’ailleurs ce dernier fait qui focalise les débats depuis quelques semaines sur le plan international, allant jusqu’à qualifier la situation dans la région de poudrière. Les puissants de ce monde qui se sont frottés les mains suite à la chute du régime d’El Kadhafi, semblent désormais, appréhender l’avenir sécuritaire dans la région avec une très grande prudence. Déjà confrontée au terrorisme et au crime organisé depuis plusieurs années, la crise libyenne a créé une menace supplémentaire dans la région du Sahel. Notre pays qui a vécu l’une des plus grandes tragédies sécuritaires et après avoir été longtemps marginalisé par les grandes puissances de ce monde, a réussi enfin à convaincre ses interlocuteurs de la nécessité d’une lutte commune contre ce fléau devenu depuis les attentas du 11 Septembre 2001, une menace mondiale. Avec sa situation stratégique, et sa longue et riche expérience accumulée tout au long des années de braise, l’Algérie est devenue ces dernières années, le pilier de la lutte antiterroriste. Aujourd’hui, Al-Qaïda qui s’est installée dans la région du Sahel, est devenue la menace numéro un pour la sécurité. Les attentas et les rapts ayant ciblé des ressortissants européens, essentiellement des Français, dont certains sont encore entre les mains de leurs ravisseurs, font que la région du Sahel reste une véritable poudrière. Le nombre important d’armes qui ont transité par les frontières des pays de la région à partir de la Libye, fait craindre le pire. Et ce n’est pas une simple vue de l’esprit, estiment les observateurs de la chose sécuritaire qui semblent de plus en plus épouser la vision de l’Algérie qui ne cesse d’appeler ses voisins à conjuguer leurs efforts pour une lutte commune, sans toutefois tomber dans le piège de certaines puissances occidentales, dont la France et les USA, qui veulent faire de la région leur véritable chasse-gardée avec des arrière-pensées, néocolonialistes. L’Algérie qui a tout le temps, appelé à une lutte acharnée contre le terrorisme, compte également impulser à cette conférence, qui a vu la participation de 38 délégations étrangères, une approche globale de cette lutte où le développement et la coopération économiques, ne doivent aucunement être occultés dans une région marquée par une misère endémique.
Ali C.
