“20% des dossiers de logements sociaux renferment des documents falsifiés”

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Répondant à une question d’un journaliste relative à la régularité de la liste des prébénéficiaires et dont les recours sont actuellement à l’étude, lors d’une conférence de presse sur la gestion de la commune donnée mardi dernier au siège de l’APC en présence de trois vice-présidents : Benzaid, Merouni et et Ouhadj, respectivement chargés des travaux, du social et des finances, Tahar Hennache, P/APC de Béjaia, affirme sans ambages qu’environ 20% des dossiers des prébénéficiaires dont d’ailleurs l’étude des recours est actuellement en cours renferment des pièces falsifiées.

Les falsifications portent surtout sur les fiches de paie qu’on rabaisse à moins de 24 000 DA et sur les certificats de non-activité des épouses, puisque là il suffit de trouver deux témoins complaisants pour jouer le tour.

La commission d’attributions de logements qui présidée par le chef de daira et où le P/APC ou son représentant ne représente qu’une seule voix, a travaillé seulement sur les dossiers présentés où il est impossible de savoir si une fiche de paie signée par un employeur ou un certificat de non-activité signé par deux témoins sont authentiques ou non. Par ailleurs, enchaîne-t-il en substance, quand vous n’avez seulement que quelque 500 logements pour plus de 23 000 demandes, quelle est la méthode employée par la commission installée, il y aura sûrement des mécontents et pour lesquels vous n’y pouvez rien.

L’autre point abordé par l’édile de la ville est les finances de la commune depuis son installation à la tête de l’APC en 2008. Et là si la consommation des budgets primitifs de 2008 et de 2009 a été de 100%, celle de 2010 n’atteint que 55% seulement. Les motifs invoqués sont les lenteurs administratives au niveau de la commission des marchés et du contrôle financier. S’agissant du budget primitif de 2011 qui est de 2 483 661 124,65 de DA et dont la consommation est en cours, le conférencier l’a estimé très insuffisant par rapport aux besoins de la ville. Pour donner à Béjaia un aspect aussi propre qu’une ville européenne, il faut le double, voire le triple de ce budget.

Car en plus des moyens colossaux nécessaires à l’enlèvement des ordures ménagères et autre, il faut installer un balayeur attitré pour chaque rue. Et d’ajouter qu’avec ses 200 000 habitants, Béjaia, contrairement à ce que l’on croit et ce que l’on dit la commune de Béjaia n’est pas riche. Parce que la plupart des usines installées dans son territoire, à l’exemple de CEVITAL, elles paient leurs impôts ailleurs, c’est-à-dire là où se trouve leur siège social.

Relayant le P/APC dans son intervention, Benzaid, vice-président chargé des travaux indique que concernant le budget de 2010 qui de l’ordre de 186 milliards de DA, 42 milliards ont été engagés dans l’aménagement et la modernisation de sept sites comprenant 11 quartiers de la ville. Les sites sont Dar Djbel, Boukhiama, Tizi, Ihaddaden, Amtik N’tafath, Tala Merkha et la haute ville qui englobe en fait toute l’ancienne ville qui de l’Ain-Zaouche jusqu’à El-Houma Oucherchour. Il précise que les études sont faites et les travaux sont lancés pratiquement dans tous les quartiers. D’ailleurs, à l’avenir, insiste-t-il, on évitera le bricolage, c’est-à-dire le rafistolage et le rapiéçage provisoires des routes. Il justifie les retards de l’APC par ceux commis par les organismes comme l’ADE et la Sonelgaz dans la pose de leurs canalisations. Lui succédant, son collègue, Ouhadj, des finances, déplore le fait que la commune de Béjaia ne dispose d’assez d’entreprises capables de mener à termes des projets de développement, que les entreprises elles-mêmes se plaignent de ne pas trouver sur le marché du travail une main-d’oeuvre qualifiée, que le CFPA ne forme pas de bons maçons qui sachent poser correctement une bordure de trottoir.

Enfin aux termes de la conférence qui aura duré près de trois heures, le P/APC annonce, non sans une pointe de fierté l’informatisation de l’état civil. Les citoyens nés dans la commune de Béjaia pourront désormais se faire délivrer en quelques minutes leur extrait de naissance n° 12 dans n’importe quelle antenne de quartier. Les 12 antennes de la commune ne sont pas encore reliées entre elles ou au service central d’état civil d’El-Khemis par Internet ou par Intranet, Mais les clés USB chargées une fois par an, c’est-à-dire les 31 décembre de chaque année, font très bien l’affaire pour le moment.

B. Mouhoub

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