Contacté par nos soins, M. Boulariah, directeur des services agricoles de la wilaya, déclare pour sa part qu’une « mise en demeure a été récemment envoyée au gérant de la coopérative pour le sommer de se mettre en règle avec la loi qui régit le fonctionnement des coopératives ».
Le premier responsable du service agricole soutiendra : « La coopérative, qui ne possède toujours pas d’agrément, n’est pas légale. C’est vrai que du point de vue existentiel et outil, elle est là mais légalement, rien ne justifie son activité ». Une idée que les membres du conseil syndical n’arrivent pas à concevoir puisque d’après eux, la coopérative n’est pas reconnue lorsqu’il s’agit du droit des salariés, mais elle est sollicitée uniquement lorsqu’il est question d’être présente aux salons et autres expositions. Le responsable, quant à lui, signifiera en contre-partie que « ces salariés qui se plaignent de la gestion de la Coopapist doivent comprendre qu’ils sont des ouvriers au sein d’une société de droit privé et de là même d’une coopérative, et qu’ils n’ont pas à s’inquiéter de la gestion de cette dernière. Les adhérents sont les seuls habilités à réagir face à un quelconque trouble dans la gestion de la coopérative ». Dans le même sillage, M. Boulariah dira que « si vraiment il y avait au sein de cette coopérative une gestion à plaindre qui nuie, comme l’affirme le conseil syndical, pourquoi les adhérents ne se sont-ils pas manifestés ? ». D’après lui, c’est soit parce qu’ils ne s’inquiétaient pas, leurs intérêts étant protégés, soit parce qu’il n’existe pas adhérents. Pour le moment, dira-t-il, « nous allons essayer de forcer le responsable à se mettre en conformité et les adhérents à organiser une assemblée générale. A défaut, cette coopérative sera dissoute et son patrimoine récupéré ou alors reprise par une autre coopérative ». A la question de savoir pourquoi la direction des services agricoles n’a-t-elle réagi que récemment contre une non-conformité à la loi de la coopérative apicole, le chef du service au sein de la direction du secteur agricole, M. Moumni, avouera que la direction « a fermé l’oeil à cause des conditions sécuritaires qui ne permettaient pas la tenue d’une AG. A présent, elle réagit en sollicitant le responsable de se conformer à la loi ». Par ailleurs, nos tentatives de contacter le gérant de la coopérative sont restées vaines. Le conseil syndical invite quant à lui, les pouvoirs publics à s’autosaisir du dossier de la coopérative « afin de mettre un terme à cette situation inédite et faire triompher la loi dans la jungle des prédateurs, et à prendre conscience de la gravité de la situation et des conséquences fâcheuses qui peuvent y découler », note le document.
C’est ainsi que les membres du conseil syndical, qui se disent décidés à aller au bout de leurs revendications de voir les travailleurs recouvrir leurs droits, menacent de débrayer et de « porter plainte auprès de la chambre commerciale du tribunal territorialement compétant contre la direction des services agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour non-respect des textes régissant le fonctionnement et la constitution des coopératives ».
T. Ch.
