La Dépêche de Kabylie : Comment vous est venue l’idée ou l’envie d’écrire ce roman ?Ali Hadjaz :Lorsqu’on a le désir d’écrire et des choses à dire, on trouve toujours le moyen de le faire ; l’écriture suppose déjà la maîtrise de la langue, quand on veut écrire, on doit en connaître les règles. Le désir d’écrire vient généralement quand on ne peut plus terminer une phrase avec quelqu’un qui vous coupe tout le temps, lorsque vos mots sont déformés, ou vous avez vraiment des choses à dire. Seul le lecteur peut vous écouter et vous lire jusqu’au bout. Je vous invite à relire les passages avec l’écrivain de mon livre et vous aurez la réponse complète. On écrit par inspiration les choses que nous ne comprenons pas en espérant trouver la solution au cours de l’acte d’écrire… et une fois parvenu, je procède à la correction technique avec l’aide de mes amis. Pour terminer, je le donne aux jeunes de l’école en leur demandant de me signaler tout ce qui peut les choquer et les mots difficiles. Votre livre ressemble à une autobiographie…Quand on écrit une biographie d’une personne, on dit que c’est autobiographique à 100%. La vie des anges est autobiographique à 1000% si nous parlons en termes de biographie. C’est la biographie d’un village, de familles, de mentalité, de paysages, de fleurs, des lauriers de rivières, d’une grand-mère qui censurait les passages violents des contes anciens lorsqu’elle me racontait et me disait que les anges ont protégé le héros du conte, et passe directement à la suite… et découvrir que le bien triomphe toujours sur le mal. Plus tard, le monde censure les moments de joie pour ne me raconter et ne me montrer que la violence. Jusqu’à présent, tous ceux qui l’ont lu m’ont tous dit ceci : « Tu as écris sur moi, je me suis retrouvé dans La vie des anges ». A une époque, celle que les moins de vingt ans ne connaissent pas, qui n’a pas gardé les chèvres, nagé nu dans l’eau limpide d’une rivière, qui n’a pas été choqué par la française blonde fumant des cigarettes dans un village, ou vu tout le monde partir ailleurs travailler? Qui n’a pas aimé, qui n’est pas tombé amoureux d’une femme mariée ou d’un homme marié? Quand j’ai confronté mon personnage, Samy, à la réalité de la France, je sais que ceux qui sont partis savent de quoi je parle… mais, mon message se trouve dans les dernières pages du livre, car c’est le chapitre que j’ai écrit en dernier depuis les vingt ans que m’a pris l’écriture de La vie des anges. Avez-vous écrit de la poésie avant de rédiger votre premier roman ?Oui. J’ai écris un recueil de poésie entre 1979 et 1983, mais je l’ai laissé de côté, ça c’est intime. J’’ai fait ma première bande dessinée à l’âge de 16 ans.
Quelle est la différence entre le roman et l’audiovisuel ?Quand on est professionnel de l’audiovisuel, on sait prendre des images et du son dans son environnement, mais à la fin on procède à des montages et des manipulations. Dans l’écriture, c’est à peu près la même chose en matière de montage. En ce qui me concerne, la différence est que je ne manipule pas les autres comme dans l’audiovisuel, mais moi-même.
Entretien réalisé par A.M.