L’éradication de l’analphabétisme dans le milieu féminin est l’une des grandes préoccupations de l’Union nationale des femmes algériennes, bureau de la wilaya Béjaïa, qui a organisé à l’occasion de la journée nationale de l’alphabétisation du 8 septembre de chaque année, des portes ouvertes sur l’alphabétisation. La secrétaire de wilaya de l’UNFA, Mme Yahiaoui, nous dira que pas moins de 600 femmes suivent actuellement des cours d’alphabétisation au niveau de leur structure, mitoyenne du bloc administratif. Selon notre interlocutrice, l’UNFA est présente pour le moment dans six daïras à travers la wilaya. Il s’agit des daïras d’Akbou, Sidi Aïch, Tazmalt, Barbacha, Seddouk et Béjaïa. Sont admises à ces cours d’alphabétisation, selon toujours Mme Yahiaoui, les femmes âgées de 15 et 85 ans. Les matières dispensées aux «élèves» inscrites à l’UNFA sont l’arabe, les maths et le français. Si les deux premières matières sont assurées par des enseignantes contractuelles affectées par l’Office national d’alphabétisation, pour la langue française, non inscrite dans le programme officiel (de cet office), elle est assurée par des enseignantes bénévoles, généralement en retraite, nous expliquera la responsable de l’UNFA, bureau de Béjaïa. Cette dernière nous indiquera qu’elle fait appel aux personnes bénévoles maîtrisant l’Anglais pour lancer cette matière au niveau de leur structure. Parmi les femmes inscrites à ces cours, on signalera particulièrement deux vieilles «élèves» de 85 ans. Interrogé sur les moyens financiers mis par l’Etat au profit de cette structure, Mme Yahiaoui dira que la dernière subvention reçue de la part des pouvoirs publics remonte à l’an 2000 et elle s’élevait à 10 millions de centimes. «Nous travaillons avec nos propres moyens. En été nous louons le local de l’association pour des fêtes afin de subvenir aux besoins de la rentrée scolaire», dira Mme Yahiaoui, très fière qu’une étudiante ayant suivie des cours dans leur structure a pu obtenir son bac l’an dernier, après être inscrite aux cours par correspondance.
Boualem Slimani