Le FFS appelle la population à la vigilance

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Fréha ne décolère pas après la tragédie survenue dans la nuit de dimanche dernier. Une marche est, en effet, prévue ce matin avec pour mot d’ordre la délocalisation de la caserne militaire de la ville.

Après une journée plutôt calme, celle d’hier en l’occurrence, durant laquelle elle a vaqué à ses habitudes le plus normalement du monde, voilà que la localité de Fréha renoue avec les manifestations de rue, aujourd’hui. Au menu, une marche à laquelle a appelé la cellule de crise installée au lendemain du drame. Une action que ses initiateurs veulent pacifique. Il est vrai que la ville a failli sombrer après la mort de Kaci Zahia survenue, faut-il le rappeler, dans la nuit de dimanche dernier suite à une bavure d’un soldat en faction. La première fois, c’était juste après l’enterrement de la pauvre victime, soit dans la soirée de lundi, lorsque des jeunes se sont attaqués à la caserne d’où sont sorties les balles qui ont coûté la vie à cette dernière. Mardi, des jeunes en colère ont également bloqué la RN 12 en usant de pneus, de pierres et autres barricades. Des actions qui n’ont pas fait l’unanimité au sein de la population locale et plus particulièrement chez la famille de la victime qui ne veut pas que le sang de leur mère soit la cause de grabuge et d’affrontements. Il faut dire que, dans de pareilles situations, la manipulation et la récupération sont monnaie courante chez les politiciens. De mauvaises intentions se raniment dans le but d’en tirer les dividendes de différentes natures que ce soit. C’est ce genre de manœuvres que la cellule de crise veut éviter en organisant cette marche aujourd’hui. Selon, nos informations, la famille de la victime a été d’ailleurs, associée à cette marche. Une marche à travers laquelle Fréha criera, une fois de plus, la désolation que le drame a suscité chez elle. Ça sera, également, l’occasion pour la population, appelée à participer massivement au mouvement, afin d’exiger la délocalisation de la caserne militaire implantée au niveau de la ville.

Ce point constitue, d’ailleurs, le mot d’ordre de cette marche qui s’ébranlera à partir de 10h du stade communal vers le siège de l’APC locale. Cette même revendication a été déjà transmise aux hautes autorités de la wilaya de Tizi-Ouzou, dont le wali et le colonel chef du secteur militaire, lors de l’enterrement de la victime. D’autres points ont été soumis, à l’occasion, et parmi eux, ceux relatifs à la prise en charge de la famille, constituée, faut-il le rappeler, de 14 enfants et de leur père. Selon l’un des membres de la même famille, rencontré avant-hier, le wali a assuré que les portes de l’administration leur sont ouvertes.

Par ailleurs, dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, le Front des Forces Socialistes (FFS), tout en exprimant sa préoccupation « quant à la situation sécuritaire prévalant dans la région et la multiplication des bavures militaires à l’encontre de simples citoyens innocents », appelle la population de la wilaya, en général, et de Fréha, en particulier, « à faire preuve de vigilance pour mettre en échec ces manœuvres qui visent, encore une fois, à déstabiliser la région et à semer le trouble et la confusion ». À travers sa déclaration, la formation d’Aït Ahmed confirme, si besoin est, que des tentatives, pour une fin ou une autre, ne sont pas à écarter dans ce genre d’affaires. « La fédération FFS de Tizi-Ouzou condamne fermement cette multitude de maladresses qui risquent de servir de terrain propice aux gens qui encouragent l’embrasement et l’isolement de notre région », peut-on lire, en outre, dans le même document où la fédération du FFS de Tizi-Ouzou apporte son soutien indéfectible à la famille de la défunte et compatit à l’immense douleur qui frappe cette dernière qu’elle (la fédération) remercie pour « la sagesse d’avoir refusé que cet acte soit exploité à d’autres fins ».

M. O .B.

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