Marche jeudi dernier à Fréha

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Bien qu’elle ne fut pas celle qu’on aurait pu qualifier d’imposante, dans la mesure où elle n’a pas drainé les foules, la marche organisée jeudi dernier à Fréha, à l’initiative de la coordination des comités de villages, a été une réussite.

En tout cas, les organisateurs parmi lesquels les membres de la famille de Zahia K, tuée dimanche dernier, suite à une bévure militaire, n’ont pas caché leur satisfaction. “Merci, merci à tous», ne cessaient de répéter les différents intervenants, lors des prises de parole,sw ponctuant la marche.

Une marche qui s’est ébranlée vers 10 heures, à partir du stade communal. Les quelques centaines de manifestants qui ont répondu à l’appel, ont sillonné le boulevard principal de la ville, avant de se retrouver devant le siège de l’APC, retenu comme point de chute de la manifestation. Tout au long de la marche, qui aura duré un peu moins d’une heure de temps, la foule composée de personnes de différentes franges d’âge, parmi laquelle des personnalités politiques passées presque inaperçues, n’a soufflé mot.

La marche s’est voulue silencieuse en guise de deuil, et tout le monde a respecté ce principe. Elle fut en somme d’une organisation parfaite et d’une discipline sans faille. C’était bien l’essentiel pour la coordination des comités de villages et la famille Kaci. Il faut dire que d’aucuns craignaient des débordements, suite à ce que la localité a connu après le décès de la défunte K. Zahia. Cette marche est venue en quelque sorte pour canaliser ce mouvement de protestation, né après cette tragédie. Faut-il rappeler que des émeutes ont failli éclater à maintes reprises. Des jeunes en colère s’en sont pris à la caserne militaire du centre-ville, juste après l’enterrement de la victime, soit lundi dernier. Le lendemain, les mêmes jeunes ont bloqué la route toujours dans le but de verser leur colère et dénoncer les bévures militaires qui ont tendance à se répéter dans la région. Quoi qu’il en soit, le plus important pour les initiateurs de cette marche est que le message passe, et dans un cadre organisé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci a certainement fait le tour des bureaux des responsables concernés, au vu de la forte présence de la presse locale et étrangère. Le message porté par la foule justement consiste en la délocalisation des casernes de la ville de Fréha. Il s’agit, en fait du seul slogan brandi par les manifestants. En outre, la coordination des comités de villages de la commune de Fréha a affiché son entière disponibilité envers la famille Kaci. “Nous disons à la famille Kaci que nous sommes toujours là en cas de besoin, si jamais ses doléances ne sont pas prises en charge », dira un orateur, lors de la prise de parole.

C’est dire que la mobilisation est toujours de mise du côté de Fréha, jusqu’à la prise en charge des revendications de la famille de la défunte. Une famille qui était toute émue après cette marche. « Nous vous remercions tous pour votre participation aujourd’hui et surtout votre sagesse la discipline dont vous avez fait preuve », lancera par ailleurs, un membre de la même famille. Intervenant juste après, le beau-frère de la victime était, quant à lui, plus virulent, ne cessant de répéter qu’il ne pardonnera pas le sang de feue Zahia.

« Le combat continue », s’écria-t-il. Notons qu’avant ces interventions, une minute de silence a été observée à la mémoire de la victime. Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme, avec une nette impression du devoir accompli. D’aucuns estiment que cette marche constituait l’épilogue d’un mouvement de protestation né à Fréha après le drame de dimanche dernier. Est-ce le cas ? La question reste posée.

M. O. B

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