Ath Yenni replonge dans les années Mammeri

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L’espace culturel Mouloud Mammeri du village Taourirt Mimoune, dans la commune de Béni Yenni, a renoué depuis avant-hier, avec l’activité dédiée à la mémoire de Mouloud Mammeri, disparu il y a 30 ans.

Le lancement des activités a eu lieu donc mardi en présence des autorités locales, des représentants de la direction de la culture, du mouvement associatif et culturel et de l’ami de l’amousnaw, Ali Saiad (anthropologue), en plus d’un large public venu rendre hommage à Dda L’Mulud.

Prenant la parole, le maire Smail Deghoul a indiqué: «Aujourd’hui (avant-hier ndlr), nous sommes réunis ici pour rendre un vibrant hommage à Dda l’Mulud, le père fondateur de la dimension amazighe non seulement en Algérie mais en Afrique du nord toute entière. Notre langue, qui était essentiellement une langue orale et parlée, a pris une autre dimension grâce à l’œuvre de Mammeri qui a parcouru le pays de part en part et les pays d’Afrique du nord pour déterrer et mettre au grand jour l’amazighité de cet espace géographique.

C’est lui qui a su mettre une grammaire à la langue amazighe et c’est à lui que revient l’honneur de sa transformation du statut de langue orale au statut de langue écrite. L’amawal (dictionnaire) Tajarumt n tamazight (grammaire de tamazight) et l’ensemble de ses œuvres en tamazight en sont des preuves irréfutables. Nous devons, donc, continuer non seulement à commémorer sa disparition mais il faut aussi poursuivre son combat car beaucoup reste à faire».

Dans son intervention, le maire note aussi : «À cette occasion, nous allons également rendre hommage au compagnon de Dda L’Mulud, Moulay Seddik Timi de Timimoune, qui a été ravi aux siens et à l’Algérie en septembre dernier». D’autres interventions ont eu lieu également, rendant hommage à Mammeri et mettant en avant l’apport de son œuvre à la langue amazighe, au patrimoine culturel berbère et au combat identitaire.

Le maire de Béni Yenni signalera en marge des activités : «Nous sommes sur un projet d’une annexe de la maison de la culture Mouloud Mammeri ici à Béni Yenni. L’accord de principe nous a été signifié. Cette année aussi, un concours du meilleur bijou de l’année 2018/2019 a été initié par l’association des artisans bijoutiers».

Exposition, conférences, inter-écoles, théâtre et concours du meilleur bijoutier au menu

Les organisateurs ont concocté un programme d’activités varié qui a été entamé, dans la matinée d’avant-hier, par la tenue d’une exposition permanente sur Mammeri (œuvre et parcours d’une vie) dans l’enceinte de l’espace culturel. Une conférence sur Mammeri et son œuvre a été ensuite animée par le journaliste, à la retraite, Ali Bachouchi.

Dans l’après-midi, un concours inter-écoles, auquel ont pris part cinq écoles primaires, a été organisé au niveau de l’Artisanat pour obtenir les prix mis en jeu. Les élèves ont été questionnés sur la langue et la culture amazighes et spécialement sur l’œuvre de Mammeri. Pour hier, il était programmé une exposition-vente de livres de Mammeri et d’autres auteurs qui écrivent en tamazight.

Il était question aussi de théâtre avec la troupe d’Ouacif, une activité programmée à la maison des jeunes Keddache Ali. En plus du maintien de l’exposition sur Mammeri et de l’exposition vente de livres, il était aussi programmé la remise du prix au meilleur bijou de l’année 2018/2019. Vers le milieu de la journée, il était question de recueillement et de dépôt de gerbes de fleurs sur la tombe de Mammeri. Pour terminer, une conférence sur l’amousnaw était retenue à l’espace culturel qui porte son nom.

Hocine Taib

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