Ce qu’il faut savoir

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La possibilité d’importer à nouveau les véhicules d’occasion pour les Algériens est tranchée et entrera en vigueur, probablement avant la fin de l’année. Saïd Djellab, ministre du Commerce, a confirmé l’information, avant-hier.

Le recours à l’importation de véhicules usagés vise à baisser la facture de l’importation dopée par les CKD qui alimentent les unités de montage de véhicules en Algérie. Instaurée dans le but de protéger les réserves de changes du pays, l’importation des kits de montage de véhicules a favorisé l’érosion du matelas de la devise et le porte-monnaie de l’Algérien qui a vu les prix des voitures augmenter sans retenue. Avant-hier, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a soutenu que «l’un des objectifs de l’importation des véhicules d’occasion est de faire pression sur les prix des véhicules fabriqués localement.

Ça va constituer un facteur externe favorisant la baisse des prix et permettre de donner une chance au citoyen d’acquérir un véhicule selon ses moyens». Jeudi dernier, les ministres des Finances et du Commerce ont été instruits, en Conseil du gouvernement, d’élaborer une «conception sur les mécanismes juridiques permettant au citoyen d’importer les véhicules d’occasion».

Saïd Djellab a indiqué que «le retour de l’importation des véhicules d’occasion se fera dans le respect des normes et exigences techniques, environnementales et sécuritaire», indiquant à ce propos que le dispositif juridique en préparation concernera exclusivement les véhicules de moins de 3 ans. Bien que le ministre n’ait pas donné plus de détails, tout porte à croire que chaque citoyen a le droit d’importer un seul véhicule chaque 5 ans, en vue d’éviter, d’abord, les transferts excessifs de la devise, mais aussi pour canaliser le marché de l’occasion.

Le cadre juridique devant régir cette ouverture du marché extérieur à l’importation de véhicules d’occasion inclut également, selon le ministre, le passage par voie bancaire pour le paiement des véhicules importés ainsi que les tarifs douaniers à fixer pour ce genre de transaction : «Nous allons étudier tous les aspects, de façon à ne pas altérer le pouvoir d’achat des citoyens, afin de créer un marché automobile équilibré en Algérie», a expliqué le ministre. Il faut dire que le marché des véhicules en Algérie, qu’ils soient neufs ou d’occasion, a connu une flambée des prix sans précédent, notamment depuis la mise en place des quotas d’importations aux représentants des marques.

Cette mesure, instaurée par le gouvernement Sellal en vue de limiter l’érosion des stocks de la devise, a fini par donner l’effet inverse, puisqu’elle n’a été d’aucun effet positif sur les finances du pays. Pire, elle a favorisé l’émergence d’un marché, hors contrôle, de véhicules neufs et d’occasion que même l’époque des grandes pénuries des années 80 n’avait pas engendrée.

Avec le retour de l’importation des véhicules dits «de moins de 3 ans», le gouvernement compte, selon les propos du ministre du Commerce, pouvoir avoir une «vision globale sur l’industrie des véhicules qui prendra en charge notamment la problématique de l’assemblage CKD/SKD». Il faut rappeler que la facture d’importation des collections CKD, destinées à la seule industrie de montage de véhicules touristiques, a atteint près de 3 milliards de dollars en 2018, soit près du double qu’en 2017.

M. A. T.

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