Déferlante humaine à Tizi-Ouzou

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Pour le 9e vendredi consécutif, la mobilisation populaire pour le départ du système n’a pas baissé d’un cran à Tizi-Ouzou. Dès la mi-journée, le carrefour du stade du 1er Novembre et le boulevard menant au campus Hasnaoua de l’université Mouloud Mammeri grouillaient de monde. Des hommes et des femmes de tous les âges et de toutes les catégories sociales ont afflué en grand nombre vers la ville de Tizi-Ouzou, pour réitérer leur rejet du système et de ses symboles et dire oui à une nouvelle République démocratique et sociale.

Des carrés se formaient au fur et à mesure que l’heure du coup d’envoi de la marche s’approchait. Ils étaient plusieurs centaines de milliers, venus des quatre coins de la wilaya, à y participer, arborant les drapeaux national et amazigh et brandissant des banderoles et de multiples pancartes appelant au changement du régime et au départ sans condition du pouvoir en place et de tous ses représentants.

Des appels sont adressés au chef d’état-major, Gaïd Salah, lui demandant d’agir avec des actes et non avec des promesses. Les slogans les plus repris durant cette grande marche du 9e vendredi appelaient, à l’unanimité, au changement du système et non au changement dans le système, au départ des tenants et symboles du pouvoir et à l’instauration d’une Algérie plurielle et tolérante : «Système qui ne veut pas mourir, contre un peuple qui veut naître», «Ensemble pour déraciner le népotisme, l’arbitraire, l’autoritarisme et l’incompétence», «Système obsolète dégage, formatage obligatoire», «France gilets jaunes, Algérie génies jeunes», «Nous ne voulons rien de vous, sauf votre départ»…

D’autres messages étaient adressés directement au chef d’état-major Gaïd Salah, comme : «Ya el Gaïd, qu’attends-tu pour arrêter les malfrats ?», «Salah, Toufik, battez-vous sur le ring pas sur le dos du peuple»… D’autres slogans mettaient en avant, en revanche, la souveraineté populaire : «La volonté populaire est la clé de la réussite», «Le peuple a décidé d’appliquer l’article sans eux»…

Les manifestants n’ont pas omis de réitérer le rejet du chef l’État Bensalah ainsi que des consultations qu’il a enclenchées : «Ni dialogue, ni consultation, transition obligatoire», scandait-on. En somme, la capitale du Djurdjura a vécu un autre vendredi mémorable avec la participation de centaines de milliers de marcheurs de différentes catégories sociales, pour dire non au système, à ses élections et à ses propositions de sortie de crise.

La voix du peuple a résonné encore pour le neuvième vendredi consécutif, pour dire clairement que rien, ni personne, ne nous l’arrêtera dans sa quête de liberté. Vers 16 heures, les marcheurs commençaient à se disperser dans le calme, promettant de ne pas lâcher du lest jusqu’à la satisfaction de leur revendications, toutes leurs revendications.

Hocine T.

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