Les postes, le Trésor, les mairies… en grève

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La protestation populaire pour le départ du système et contre la prolongation du 4e mandat continue dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Les entités économiques et commerciales du secteur public ont été paralysées hier par une grève générale, tandis que les fonctionnaires de la DLEP et les forestiers ont marché dans les rues de la ville. La grève de trois jours, dont l’appel a été lancé anonymement sur les réseaux sociaux, a été suivie dans la capitale du Djurdjura.

En effet, les travailleurs des entreprises et filiales de la Sonatrach, Algérie poste, Algérie Télécom, le Trésor public, l’OGI, les mairies, l’ADE… ont répondu favorablement au mot d’ordre de grève. Cette dernière a été, pour rappel, lancée il y a quelques jours, pour appuyer le mouvement populaire dans sa revendication du départ du système.

Ayant tiré les enseignements du précédent débrayage de 5 jours, qui a divisé l’opinion publique, notamment par rapport au fait que les citoyens ont été pénalisés, les instigateurs de ce deuxième appel ont visé uniquement les secteurs d’activités publics, épargnant, notamment, les commerçants et le transport.

Ainsi, seuls les secteurs gaziers et pétroliers, les entreprises publiques, comme Sonatrach et Sonelgaz, les travailleurs des ports et du réseau ferroviaire, les employés des aéroports ainsi que ceux des inspections des impôts sont concernés par ce mouvement de protestation. En plus de cette grève générale, les fonctionnaires de la direction de l’équipement ont sillonné les rues de la ville des Genêts, pour revendiquer le départ du système et exprimer leur rejet total du prolongement du 4e mandat de Bouteflika.

Plusieurs slogans ont été scandés par les manifestants tout au long de l’itinéraire de la marche, du Boulevard Stiti jusqu’au siège de la wilaya, à savoir notamment «Système dégage», «Algérie libre et démocratique», «Non à la Hogra dans les institutions publiques», «Pour le respect de la voix du peuple» et autres messages hostiles au pouvoir, au FLN et au RND ainsi qu’à des personnalités politiques, telles qu’Ouyahia, Lamamra, Sellal, comme ce fut le cas lors de toutes les marches initiées jusque-là, dans le cadre du mouvement populaire né le 22 février dernier.

Hier, les fonctionnaires de la direction de l’équipement n’étaient pas les seuls à marcher, puisque les forestiers ont également battu le pavé des rues de la ville. Ces derniers, en uniforme, ont «rejoint le mouvement populaire» et l’ont revendiqué à travers leurs affiches : «Les forestiers sont avec le mouvement populaire», «Les travailleurs des secteurs des forêts pour un changement radical», «Système dégage», «Pour une République démocratique et sociale comme la voulaient les martyrs», «Le peuple demande le départ du système»…

Leur marche s’est ébranlée du siège de la conservation des forêts, sis à la rue Limali Ahmed, en empruntant le boulevard Abane Ramdane. A noter que depuis le début de la contestation contre Bouteflika et le système en place, le mouvement populaire, qui s’est auto-organisé à travers les marches pacifiques et historiques des vendredis après-midi, a connu aussi une «organisation corporatiste», en ce sens que plusieurs corporations et catégories de travailleurs ont initié des marches, en plus défiler avec le peuple tous les vendredis depuis le 22 février. C’est le cas des avocats, des juges, des pompiers, des forestiers, des communaux, des médecins… outre les étudiants.

Kamela Haddoum.

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