Les transports à l’arrêt à Tizi-Ouzou

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Hier, les usagers des transports, à Tizi-Ouzou et dans d’autres localités du pays, ont été pris au dépourvu par le maintien de la grève de deux jours (hier et aujourd’hui) enclenchée par les transporteurs, malgré la décision de la tutelle de geler l’instauration du brevet professionnel pour 2019, objet de la contestation.

En effet, les transporteurs de voyageurs ont débrayé, causant la paralysie du mouvement intercommunal, interdaïras et interwilayas. Les usagers n’ont pas pu, du moins la plupart, rejoindre leurs destinations respectives.

À travers la wilaya de Tizi-Ouzou, notamment le chef-lieu, les gares et les stations de bus et de fourgons étaient presque vides. Questionné à ce sujet, le directeur du transport de la wilaya, Naït Youcef Samir, a déclaré : «Nous avons fait un travail d’information et de sensibilisation pour ramener les transporteurs à de meilleurs sentiments. Hélas, ils campent sur leur position initiale. Nous les appelons à plus de sagesse et de calme.

S’agissant du taux de suivi de la grève, il dépasse les 85%». Les usagers guettaient, hier, le moindre bus ou fourgon en service. En vain. Certains voyageurs se sont rabattus sur les fraudeurs qu’ils ont payés au prix fort, tandis que d’autres ont recouru à l’autostop. Beaucoup, en revanche, ont dû renoncer à leurs déplacements, ce qui a engendré de grandes absences sur les lieux de travail, notamment les administrations.

Une jeune enseignante rencontrée à la ville des Genêts indiquait : «Pour me rendre à Tizi-Ouzou depuis Azazga, j’ai dû louer un taxi. Et pour rallier le village où je travaille, je dois en louer un autre. Au retour, même chose. Le tiers de mon salaire s’envolera en une journée !».

Comme elle, beaucoup ont dû débourser des sommes exorbitantes en une seule journée pour rejoindre leurs lieux de travail. Le bras de fer entre le ministère des Transport et les professionnels du secteur est enclenché, faisant du voyageur son otage. A signaler que lors de la réunion des représentants des transporteurs avec les cadres du ministère, il a été décidé du gel du brevet professionnel, objet du litige, pour l’année 2019.

Il a été aussi convenu de revoir à la baisse les frais de la formation et d’organiser des rencontres bilatérales, pour débattre des modalités et du contenu de celle-ci. En effet, selon Naït Youcef Samir, «après la réunion de mardi passé entre notre tutelle et les représentants nationaux des transporteurs, il a été décidé du gel du brevet pour l’année 2019, la révision à la baisse du prix du brevet et de tenir des pourparlers avec les représentants des transporteurs au niveau national sur le contenu et les modalités de la formation».

Côté transporteurs, l’on juge insuffisantes les mesures prises jusque-là et l’on exige tout bonnement «l’annulation» du brevet professionnel.

Hocine T.

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