Ould Abbas et Barkat entendus aujourd’hui

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La Commission juridique du Sénat se réunira aujourd’hui pour statuer et se prononcer sur la demande formulée par la justice pour la levée de l’immunité parlementaire de Djamel Ould Abbas et Saïd Barkat. Si la Commission, qui devrait entendre les concernés aujourd’hui, accède favorablement à la demande de la justice, un vote à main levée, par une majorité simple, se déroulera en séance plénière pour acter la levée officielle de l’immunité à ces anciens ministres, issus du FLN.

Ces deux sénateurs du Tiers présidentiel, s’étant déjà occupés de plusieurs portefeuilles ministériels, sont poursuivis pour de présumés «détournements de fonds», au ministère de la Solidarité nationale à l’époque où ils étaient, à tour de rôle, à la tête de ce département. La décision que devra donc prendre la Commission juridique va accélérer, à coup sûr, les procédures de la justice, en vue de les auditionner. Si Saïd Barkat a annoncé publiquement sa disposition à renoncer à son immunité et à répondre à la convocation de la justice, ce n’est pas le cas de Djamel Ould Abbas, qui fait montre d’une résistance.

Des sénateurs ont indiqué que ce dernier ne cesse de manœuvrer auprès de ses copains sénateurs, en vue de les convaincre de voter contre la levée de son immunité. A signaler que ces deux anciens ministres sont soupçonnés d’avoir détourné plus de 706 milliards de centimes via des aides douteuses à des associations et ONG, dont certaines sont fondées ou présidées par Djamel Ould Abbas. Le dossier ouvert par la justice ne concerne pas uniquement ces deux anciens ministres, puisque 21 autres personnes sont également convoquées par le procureur de la République, dont neuf cadres du ministère.

En plus d’Ould Abbas, qui a donc été à la fois l’arroseur et l’arrosé dans au moins deux associations, 12 autres personnes, parmi une liste en comportant 21, étaient ou sont toujours à la tête de ces associations et ONG ayant bénéficié de cette manne financière émanant de fonds détournés sous le couvert d’actions humanitaires ou d’achat de bus scolaires ou de solidarité sans toutefois les acquérir.

C’est le cas, par exemple, des 250 bus scolaires qui auraient été acquis en 2007 via le transfert de 52 milliards de centimes du ministère de la Solidarité nationale vers l’association africaniste de la médecine d’urgence «Hime Self» que préside Ould Abbas. Une autre association («Paix et Solidarité) fondée et présidée également par l’ancien ministre, aurait «reçu une somme de 43 milliards de centimes pour l’acquisition de bus au profit des victimes des inondations de Ghardaïa», en 2010. «Ces bus n’ont jamais été acquis».

D’autres associations sont citées par la justice pour avoir «reçu des sommes faramineuses pour leurs supposées activités, lesquelles n’ont jamais ou peu été honorées». Il s’agit de la Fédération nationale des handicapés moteurs (49 milliards de centimes), de l’association «Lalla Nafissa pour la promotion de la femme», l’association «Iqra» et l’association «Flambeau de vie plein air».

Cette dernière aurait reçu une somme de «10,8 milliards de centimes qui devaient être destinés aux femmes nécessiteuses et aux orphelins du sud du pays». Mais le plus gros lot, selon Dzaïr news, est le supposé «détournement d’argent dont a été complice l’Union des étudiants algériens et dont le montant est de l’ordre de 556 milliards de centimes, entre 2010 et 2012 (période où Saïd Barkat était à la tête de ce département)». Une somme destinée, selon la même source, à l’acquisition d’ambulances et aux aides aux étudiants dans le besoin. Cette ONG estudiantine n’a pourtant aucune relation avec le ministère de la Solidarité nationale, «si ce n’est son président qui s’avère être un haut fonctionnaire de ce ministère».

M.A.T.

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