«Pour une justice de transition»

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Le coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a animé, dans l’après-midi d’avant-hier, une conférence-débat au village Crête-Rouge, dans la commune d’El-Adjiba.

Devant une présence nombreuse de villageois, dont ceux des localités voisines, le conférencier a entamé son discours en dressant un état des lieux de la situation politique qui prévaut dans le pays, en mettant l’accent sur le mouvement populaire : «Cette dynamique née d’un cumul d’évènements qu’a traversés notre pays, à savoir celui de 1980, de 1988 et 2001, a rassemblé tout le peuple algérien sur un même mot d’ordre reposant sur le départ du système en place depuis l’indépendance du pays», souligne-t-il.

L’invité de la Crête-Rouge ne s’est pas seulement contenté d’analyser le champ politique actuel, mais a développé des propositions de sortie de crise. Sa feuille de route, ou plutôt celle de la formation politique qu’il pilote, préconise un passage direct vers une transition démocratique : «Plus d’une vingtaine de pays, dont ceux de l’Europe de l’Est, ont opté pour cette solution et se retrouvent aujourd’hui parmi les nations émergentes», argue-t-il. «Sauf que, insiste-t-il, cette alternative ne pourra en aucun cas se réaliser avec ces même responsables qui ont échoué dans leur mission, voire ruiné le pays».

M. Ghares évoque, par la suite, l’importance de l’idée de la Conférence nationale à laquelle devront prendre part les partis politiques, les personnalités nationales et la société civile, représentée par des acteurs qui émergeront du mouvement populaire et qui auront l’appui de la rue. Selon le conférencier, ce n’est qu’après le passage par ces deux étapes que le suffrage universel à l’effet d’élire un Président «dans la transparence et loin de toutes les combines usuelles» devrait intervenir.

Dans un autre registre, le coordinateur du MDS n’a pas omis de mettre l’accent sur le secteur de la justice, proposant «une justice de transition qui aura pour mission l’examen des lourds dossiers relatifs à la corruption, car, soutient-il, la justice actuelle est loin d’être en mesure d’accomplir sa mission». «Nous constatons ce qui se déroule, nous ne pouvons pas admettre ces pratiques, car le mal n’est toujours pas encore attaqué dans ses racines : où est le dossier de l’autoroute est-ouest ? Celui d’El-Khalifa ? Sonatrach ? Et tant d’autres de dossiers lourds qui ne sont pas cités et qui, pourtant, relèvent d’une importance capitale puisqu’il est question de la dilapidation de milliards de dollars», s’indigne-t-il. Le coordinateur du MDS terminera son intervention, qui a duré près d’une heure, sur une note d’espoir : «Cette mobilisation nous conduira vers une deuxième République, celle d’une Algérie démocratique et sociale».

Smail M.

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