Avec la même détermination

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Avec la même détermination qui les anime depuis le début du «Hirak», des centaines de milliers de citoyens de la wilaya de Béjaïa ont investi, hier encore, le centre-ville de la capitale des Hammadites pour le 22e vendredi consécutif.

Comme lors des rendez-vous hebdomadaires précédents, les manifestants ont réclamé «un changement radical du système politique actuel» et réitéré leur revendication phare, à savoir l’instauration d’un État civil, en exprimant le refus de l’ingérence du militaire dans la sphère politique.

Comme d’habitude, la marche s’est ébranlée vers 13h30 de l’esplanade de la maison de la culture Toas Amrouche pour sillonner le boulevard principal de la ville de Yemma Gouraya jusqu’à la Haute ville, en descendant vers l’arrière-port. Structurés en carrés et enveloppés des emblèmes national et amazigh, les manifestants, composés d’hommes, de femmes, de jeunes et moins jeunes, ont scandé, comme à chaque vendredi, les mêmes slogans hostiles aux tenants du pouvoir : «Dawla madania, machi 3askaria » (État civil et non militaire), «pas de dialogue avec les symboles du système» ou encore «système dégage», a clamé à tue-tête la foule compacte de marcheurs, en se dirigeant vers l’ancienne ville de Bougie.

Des affiches et des banderoles ont été également brandies par les manifestants : «FLN au musée», «Pour l’avènement d’une deuxième République démocratique et sociale», «Pas d’élection avec les anciens du système»…, lit-on dans quelques-unes des banderoles soulevées par les manifestants, plus que jamais déterminés à continuer la lutte jusqu’à la satisfaction des revendications du «Hirak».

Par ailleurs, les protestataires ont réaffirmé, encore une fois, leur refus catégorique d’aller vers une présidentielle dans la situation actuelle : «La solution politique à cette crise est une véritable transition démocratique. Se diriger vers une élection présidentielle est le maintien du système autoritaire, dont nous réclamons le départ», a insisté l’un des manifestants.

Ceux-ci ont aussi revendiqué la libération de tous les détenus politiques et d’opinion. Pour rappel, des dizaines de manifestants ont été arrêtés, notamment à Alger, et mis sous mandat de dépôt pour port du drapeau amazigh. Ils sont accusés «d’atteinte à l’unité nationale». Plusieurs chefs de partis politiques d’opposition, des leaders de la société civile et des défenseurs des droits de l’Homme ont qualifié cet acte «de dérive gravissime».

A noter qu’aucun incident fâcheux n’a été enregistré tout au long de la marche d’hier, à Béjaïa. Les manifestants se sont dispersés dans le calme, tout en se donnant rendez-vous pour le vendredi prochain.

B. S.

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