Béjaïa au rendez-vous!

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Ceux qui ont parié sur l’usure du mouvement de protestation citoyen, enclenché le 22 février dernier, avec le temps, notamment en ce mois de Ramadhan, auront vu faux. Au contraire, la détermination des citoyens est restée intacte et inébranlable à Béjaïa, malgré les multiples manouvres de diversions des décideurs visant à affaiblir la mobilisation populaire. Hier encore, au treizième acte du Hirak, des milliers de manifestants sont sortis dans les rues de la ville de Béjaïa pour exprimer leur rejet de la feuille de route que veut imposer l’État-major en vue d’une sortie de la crise politique dans laquelle est plongée le pays, presque trois mois maintenant, et réclamer haut et fort une transition démocratique émanant du peuple.

C’est à partir de la Maison de la culture Taos Amrouche que la procession humaine, composée de toutes les franges de la société et des deux sexes, s’est ébranlée en direction de l’ancienne ville de Béjaïa. Drapés de drapeaux algérien et berbère et brandissant des pancartes sur lesquelles étaient écrites les revendications phares du mouvement, à savoir le départ de tous les symboles du régime en place et le refus de l’ingérence militaire dans la sphère politique, les manifestants scandaient à tue-tête : «Système dégage», «Bensalah dégage !», «Bedoui dégage !», «Gaïd Salah dégage !» ou encore «Vous avez pillé le pays, bande de voleurs».

Le fameux et vieux slogan, datant des années 1990 «Djazaïr houra démocratia» (Algérie libre et démocratique) est revenu en force durant ce 13e vendredi de mobilisation. «Le peuple veut une transition démocratique sans les symboles de ce système qui est à l’origine de la faille de notre pays. Ils doivent tous partir et nous laisser construire notre pays», tempête Selma, une jeune femme d’une trentaine d’années. Les manifestants de la wilaya de Béjaïa ont également réitéré, hier, leur rejet de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain, à laquelle le pouvoir en place tient toujours.

«Pas d’élection avec vous», «Le peuple ne veut pas de vos élections», lit-on sur des pancartes brandies par des manifestants lors de l’imposante marche populaire organisée, hier, à Béjaïa. L’un des moments forts de la marche d’hier à Béjaïa était le déploiement d’une grande banderole du haut de la place Gueydon, à l’arrivée de la procession humaine. «Silence de la presse = non-assistance au peuple en danger», «Juges et magistrats, tous pour un État de droit», «Ulac l’vot» ou encore «Ya El Gaïd golna el chaâb masdar el soulta» (El Gaïd, nous avons dit : le peuple est la source du pouvoir», sont les slogans écrits sur un grand fanion.

Par ailleurs, la mobilisation des citoyens est maintenue à Kherrata et Akbou. Des centaines de manifestants sont sortis, hier encore, dans les rues de ces deux grandes villes de la wilaya de Béjaïa pour exprimer leur rejet de l’élection du 4 juillet prochain et réclamer l’instauration d’un État de droit, où la primauté du politique sur le militaire sera consacrée.

Boualem S.

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