A l’instar de toute la Kabylie, la région de M’chedallah, à travers toutes les communes d’Aghbalou jusqu’à Ath Mansour, était au rendez-vous à travers sa jeunesse pour sortir dans la rue et crier son ras- le- bol de la dictature et dénoncer la féroce répression qui s’est abattue sur les universités de Tizi-Ouzou et Ben-Aknoun.
C’est ainsi qu’en réponse à l’appel du MCB à travers des distributions de tracts, affichages et autres graffitis sur les murs, une campagne de sensibilisation avait été menée une semaine auparavant, par le trio d’animateurs locaux Mrs Kacimi Hakim, Mechou Rachid et le défunt Mammeri Mohand. Des centaines de jeunes venus de l’ensemble des villages de la daïra de M’chedallah se sont regroupés tôt ce matin là au carrefour d’Oughazi où ils ont été rejoints par les collégiens du CEM Amrouche Mouloud en brandissant des banderoles « Tamazight di Lacoul » et criant à tue- tête « à bas la répression ». Une répression d’ailleurs qui ne tardera pas à tomber et menée par des escadrons de Gendarmerie et cela après que la foule surchauffée par certains animateurs comme Mesrane Achour, Tamourt Rachid et Barr Rachid entre autres voulaient improviser une marche entre ce carrefour et celui d’Ahnif pour rejoindre la RN 5. Interceptés par les forces de l’ordre après avoir fait à peine quelques centaines de mètres,il s’ensuivit un véritable accrochage physique couronné de bastonnades d’un côté et de jets de pierres de l’autre. Les 05 animateurs furent alors arrêtés et conduit au poste
La foule n’avait alors pas tardé à réagir en prenant en otage un officier de Gendarmerie de passage au niveau de la RN 26. Plusieurs heures de négociations entre les forces de l’ordre et les manifestants aboutiront finalement sur un …échange de prisonniers. Une opération qui ramènera le calme dans les deux camps qui se séparèrent à la tombée de la nuit.
Depuis cette date jusqu’à avril 1985, les jeunes de la région se retrouvaient chaque 20 du mois d’avril, au niveau de ce carrefour d’Oughazi pour reprendre les mêmes revendications sous la houlette de l’infatigable Hakim Kacimi entouré de plusieurs encadreurs volontaires et chaque année, des arrestations seront perpétrées dans cette région dont des collégiens du CEM Amrouche Mouloud, issus des villages de Takerboust, Chorfa, Raffour, Ahnif, Ath Mansour etc…
Après 1985, un comité de lycéens a été crée pour continuer la lutte d’une manière plus organisée encadré par le MCB dont le représentant étant toujours Hakim Kacimi et cela, jusqu’en 1988,année qui aménera l’avènement du multipartisme et l’ouverture du champ politique.
Oulaid Soualah