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Tizi-Ouzou Développement local (2ème partie) : Comment relancer l’économie

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(…Suite de la 1ère partie parue dans notre édition du jeudi 23 mai 2013)

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13 – En matière de mise en place d’une véritable stratégie de développement local

La Wilaya de Tizi-Ouzou  recèle des richesses et des potentialités faiblement exploitées.

Les atouts multisectoriels qui restent à développer devront être priorisés en fonction du facteur de durabilité.

L’hydraulique 

L’agriculture de montagne.

La pêche et l’aquaculture. 

Les richesses forestières. 

La récupération et le recyclage. 

Les mines et carrières.

La sous- traitance industrielle.

La stratégie de développement à mettre en place, reste tributaire du facteur foncier, à savoir le cadastre du territoire de la Wilaya qui demeure encore faible et qui constitue un véritable handicap, en partant du corollaire qu’on ne peut développer un territoire qu’on ne maitrise pas.

L’autre volet du foncier relatif au développement socio-économique a trait en manque d’assiettes dans certaines communes montagneuses ou forestières (Ain El Hammam, Yakourene, Mizrana, entre autres…).

Un effort des pouvoir publics consistant à accorder des enveloppes financières aux communes, pour aplanir cette contrainte, est plus que nécessaire.    

A – L’atout humain

Il n’échappe à personne que la Wilaya de Tizi-Ouzou dispose d’un potentiel de cadres non négligeable ; il n’en demeure pas moins que ce potentiel est en régression , en raison notamment d’une fuite des cerveaux,  qui a connu un rythme élevé ces dernières années. 

L’administration de la wilaya en particulier connait et connaitra un départ massif de ses plus anciens cadres. Les nouveaux cadres que recrutent actuellement l’administration sont à quelques exceptions  prés d’un niveau lamentable. Des  mesures sont à prendre pour palier à ce déficit.

B – L’hydraulique

Elle doit constituer la priorité des priorités, sachant que son développement constitue un préalable à celui de l’agriculture qui devra constituer avec le bâtiment, un vecteur de développement de la wilaya. La pluviométrie, enregistrée localement, est l’une des meilleure à l’échelle nationale devrait inciter à un développement tout azimut de ce secteur, notamment lorsqu’on sait que 5% seulement des eaux pluviales sont mobilisées.

Les petits barrages et les retenues d’eau devront être multipliés de manière à encourager le développement de l’agriculture intensive et de l’agriculture vivrière.

Il ne faut pas perdre de vue aussi que les études météorologiques à l’échelle planétaire, désignent le Maghreb et plus particulièrement l’Algérie,  comme zone qui subira les plus lourds changements climatiques, qui induiront inévitablement une forte diminution des réserves d’eau. Ainsi, la Wilaya de Tizi-Ouzou à l’instar de certaines wilayates du Nord, abrite des réserves d’eau hautement stratégiques, avec en plus une création d’emplois nullement négligeable.

Il est aussi recommandé de lancer une étude relative aux eaux karstiques du Djurdjura (cavités souterraines calcaireuses emplies d’eau, par filtration des neiges) ; les perspectives sont prometteuses selon les données géologiques ; ces dernières permettront d’élargir les zones d’irrigation et de développer l’agriculture de montagne sur l’ensemble de la bande sud de la Wilaya.

C – L’agriculture de montagne

En plus de la nécessité de développer la céréaculture à laquelle s’offre de bonnes perspectives au niveau des plaines du Sebaou, des Ath Djenad et du sud de la Wilaya ; il faut engager en priorité de grands efforts pour faire de l’agriculture de montagne un axe de développement stratégique de la Wilaya, tant cette dernière offre de multiples possibilités.

L’intensification de tous types d’élevage ne manquera pas de susciter des opportunités en production de matériel et outillages, conditionnement, transformation, engrais, aliment bétail 

(A partir de grignon d’olive, de la transformation des rebus de l’activité de menuiserie), les engrais 

(A partir des margines , généralement rejetés par les huileries) , les conserveries (A partir des produits de l’arboriculture), les plantes médicinales, les produits agro-industriels (Fromage, lait, savon, huile, miel, etc…).

D – La pêche et l’aquaculture

Ce secteur demeure faiblement exploité malgré les hautes potentialités qu’offrent les 80 km de côte, sachant que la production actuelle ne représente qu’environ 8% du potentiel halieutique.

Cette situation découle du manque criard d’investissements (ports, plages d’échouages…)

Les potentialités de création d’emplois sont énormes, en rajoutant celles offertes par l’aquaculture qui reste pratiquement vierge tant au niveau de la zone côtière que dans l’arrière-pays ; à cela s’ajoute  l’activité d’accompagnement qui sera générée (fabrication d’embarcations de pêche, de moteurs, de filets de pêche, maintenance, conserveries et conservation).

E – Les richesses forestières

Il n’échappe à personne que la flore de Kabylie recèle les plantes médicinales les plus variées ; à cela s’ajoute un certain savoir faire ancestral en matière d’utilisation de ces plantes ; lequel savoir-faire est en complète déperdition et risque de se perdre complètement, sachant la loi imposée par les laboratoires pharmaceutiques à l’échelle internationale.

Il ya lieu de combiner à  ce savoir-faire, la contribution de chercheurs en médecine et en pharmacie, d’où la possibilité d’industrialiser cette activité tout en ayant l’assurance d’une utilisation à bon escient, de manière à mieux protéger les utilisateurs.

F – Le tourisme et l’artisanat 

Il est inutile de s’étendre sur les immenses potentialités de la Kabylie qui offrent la possibilité de développer de multiples activités de tourisme : Hôtellerie urbaine, montagneuse et côtière, auberges, camps de toile, infrastructures de loisirs, séjours médicaux, séjours sportifs, alpinisme, chasse, spéléologie, ski.

S’agissant de l’artisanat, les études recensent pas moins de 50 métiers qui restent à valoriser par des actions de soutien des pouvoirs publics, notamment pour la bijouterie dont le savoir-faire remonte à l’époque Othomane et qui peut donner lieu à des exportations. La création d’un établissement public de gestion des plages serait très intéressante à mettre en place, par un montage financier mixte, qui ferait appel aux communes concernées, à la wilaya, aux PCD et au sectoriel.

Cet établissement devra être doté de tous les moyens nécessaires, notamment un mini- concasseur, pour la création de nouvelles plages sableuses, dont les plus sécurisées devront être réservées exclusivement aux familles, qui disposent de très peu d’espaces, qui  offrent  la quiétude à travers la wilaya ; comme il faut doter cet établissement de moyens à même de fructifier son activité ; les bénéfices engendrés devront être  réinvestis pour améliorer les prestations.

G – La récupération et le recyclage

Les études menées par des organisations internationales évaluent à 5 milliards de $ les pertes de l’Algérie qui récupère et recycle très peu tous types de déchets ; à cela s’ajoute le risque environnemental qui pèse lourdement sur la Kabylie, plus qu’ailleurs, en raison notamment de la densité de population. L’organisation de ce secteur doit commencer au niveau des Villages pour les zones montagneuses et des quartiers en zone urbaine. La solution idoine serait de créer des micro-entreprises qui auront la charge de récupérer, trier et stocker les déchets pour permettre leur récupération et leur recyclage. Des mesures incitatives sont à prendre pour encourager la création de ces micro-entreprises qu’il faut rémunérer à l’amont, pour la prestation de récupération et en en aval pour celle de la vente des déchets récupérés (Après triage et stockage). 

H – Les mines et carrières

L’exploitation est bien en deçà du potentiel mis en évidence à ce jour et dont les débouchés sont multiples et touchent de nombreux secteurs d’activités (Construction, industrie, agriculture). Il est suggéré une politique minière plus audacieuse qui devra en premier lieu permettre d’élaborer le répertoire des gites de minéraux,  qui sont beaucoup plus nombreux qu’il n’apparait, du faite notamment de l’inexistence d’étude approfondie sur le territoire de la Wilaya. La protection de ces gites reste incontournable, de manière à préserver ces richesses et ne pas compromettre leur exploitation à l’avenir.

I – La soutraitance industrielle

Il ya lieu d’analyser l’échec de la politique de sous-traitance dont on n’a pas cessé de parler depuis trois (03) décennies. Un véritable diagnostic reste à réaliser pour trouver les voies et moyens nécessaires à la mise en place de petites et moyennes industries qui viendraient en appoint des principaux complexes industriels de la région (ENIEM, ENEL, COTITEX, ENMGP).

 

Oussadi Mouloud

Ex-ingénieur  principal à La DEM de Tizi-Ouzou

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