La maison de la culture Ali Zamoum de Bouira organise, depuis avant-hier dimanche et jusqu’à jeudi prochain, la deuxième édition des Journées de théâtre scolaire, au profit des collégiens de la wilaya. Selon Mme Cherbi, directrice de la maison de la culture, plusieurs activités sont au menu de cette manifestation culturelle. A commencer par le concours des meilleures pièces de théâtre à laquelle participeront neuf collèges, qui joueront des pièces traitant de différents sujets dans les deux langues française et kabyle.
«Pour rappel, l’année dernière, lors de la première édition des Journées du théâtre scolaire, il y avait uniquement cinq collèges qui y avaient participé. Notre ambition est plus grande. On veut faire participer l’ensemble des CEM du territoire de la wilaya de Bouira. Pour cette année, nous avons touché les trois localités de Bechloul, El Esnam et El Hachimia», indique Mme Cherbi. Cette manifestation, organisée avec la participation de la direction de l’éducation ainsi que de l’association Jeunesse sans frontières, propose aussi des programmes d’animation pour le large public.
«Dans le règlement intérieur, nous avons arrêté la distribution de six prix au profit des trois meilleures représentations théâtrales ainsi que des prix qui seront décernés pour le meilleur texte, pour les meilleurs comédienne et comédien. Des cadeaux offerts grâce à la contribution de l’APC de Bouira», promet la directrice de la maison de la culture. Il faut dire que la promotion du théâtre à travers la wilaya de Bouira fait énormément défaut ces dernières années aussi bien dans les institutions culturelles que dans les établissements scolaires.
«J’ai pris l’initiative d’aller à la rencontre des collégiens pour leur proposer de faire des concours entre les établissements, et cette action a été très bien accueillie», précise Mme Cherbi, soulignant qu’une sortie est programmée pour la fin de cette manifestation culturelle au profit de tous les enfants ayant participé aux activités.
Afin de mieux comprendre le rôle du théâtre qui s’avère être une thérapie pour les élèves, le docteur Kamel Manane, président de l’Association des psychologues de Bouira, enseignant à l’université Akli Mohand Oulhadj (spécialité psychologie clinique) et initiateur d’ateliers sur le théâtre, fait savoir : «Nous avons débuté par des ateliers de perfectionnement et de sensibilisation via le théâtre avec l’expression corporelle, l’expression vocale, les techniques de travaux manuels, les marionnettes…
Pour demain (aujourd’hui, ndlr), il y aura une communication sur l’utilisation du théâtre à travers deux volets : le diagnostic via le théâtre, en abordant le psychodrame et la thérapie, c’est-à-dire la prise en charge des cas comme la phobie, l’anxiété… via le théâtre. Lorsque l’enfant monte sur scène, il faut savoir qu’il s’agit d’une thérapie car c’est son identification. Le syndrome de filtre c’est lorsque l’enfant et timide et ne parle pas à cause de plusieurs blocages. Il va ainsi pouvoir s’identifier et se projeter à travers le dessin, les travaux manuels mais surtout le théâtre.
La théâtrothérapie est indiquée chez un enfant qui, par exemple, souffre d’une phobie, pas une peur, mais réellement une phobie qui est une pathologie en psychologie car, contrairement à la peur, elle (phobie) persiste. Le théâtre est un engagement corporel, verbal, phonique. Lorsqu’on parle de psychodrame ou de mise en scène, c’est une technique utilisée dans les prisons américaines pour faire ressortir les phobies, les anxiétés à travers l’engagement corporel, à travers le jeu, l’interaction, l’empathie, c’est-à-dire avec le côté jeu ou la ludo. D’où l’importance du théâtre dans le cursus scolaire», expliquera le docteur Manane.
Hafidh Bessaoudi