Azal n tidi, recueil de contes de Kahina Ammari

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Azal n tidi ou le prix du sacrifice est un recueil de contes édité aux éditions Baghdadi par Kahina Ammari. Cette jeune fille est née et a grandi à Alger. Elle compte parmi les rares de sa génération à porter dans le cœur sa langue maternelle et avoir pensé à faire tirer de l’oubli tout un trésor que nos ancêtres nous ont légué. N’ayant pas la chance d’être initiée à écrire et produire dans sa langue au cours de tout son cursus scolaire, Kahina a vite fait de découvrir l’association culturelle Imedyazen. Cette dernière qui mérite tous les encouragements a, en dépit de l’hostilité de l’environnement à cette question identitaire, relevé le défi, lancé des cours en tamazight et apporté de l’aide aux différents auteurs à chaque fois qu’il y a eu sollicitation.Ainsi, dans ce recueil préfacé par Hamid Oubagha, enseignant de tamazight dans cette association et auteur, Kahina Ammari a sélectionné un certain membre de contes narrés par ses parents. Et c’est dans un style accessible et un kabyle tiré du terroir qu’elle a reproduit toutes ces histoires fictives mais pleines de sens, surtout, faut-il le souligner, que la transcription adoptée répond aux nouvelles recommandations de l’INALCO. Azal n tidi, est le premier conte dans lequel l’auteur nous a rapporté les faits et l’effet d’un enrichissement facile et sans peine. C’est une leçon à tirer pour former dans l’avenir un citoyen responsable. Puis s’en est suivie la seconde histoire intitulée “Tasraft n bu thila”. Dans ce récit, l’auteur s’appuie sur des faits imaginaires retraçant l’histoire d’un Ameddah et vendeur de lait en même temps, qu’un roi courtise. Cependant, après avoir gagné la confiance de ce chef, le représentant de cet Aguellid est devenu jaloux au point de comploter pour le liquider du palais. C’est en fait une histoire qui a mal tournée pour le malheureux “lewzir” qui a été exécuté à la place du vendeur de lait. La troisième histoire est “yir lehbab”. Là aussi, melle Ammari nous relate l’histoire d’un jeune pensant avoir de très larges relations, alors que son père ne possède qu’une seule personne confidente. Et c’est suite à une manœuvre ourdie par son père que le fils s’est rendu compte qu’on ne peut réellement avoir beaucoup d’amis sur lesquels on peut compter. C’est aussi une leçon que peut tirer le lecteur.L’autre sujet abordé dans cette quatrième scène relate l’histoire d’un roi impitoyable qui un jour décida de se débarrasser de tous les vieux de sa tribu. Tout le monde a obéi aux ordres du rebelle hormis un jeune qui n’avait pas le courage de tuer son propre père.C’est une histoire pleine de bon sens qui attire vraiment l’attention du lecteur quant au comportement du jeune vis-à-vis de son embarrassante situation.Enfin, et pour achever son travail qui ne fait que renforcer la production en tamazight et enrichir en parallèle l’état des différents ouvrages édités dans cette langue, Kahina, dont le nom colle parfaitement à l’engagement termine par une longue histoire tirée de “M’hend Uhric” dans laquelle elle nous renvoie dans un passé lointain où un jeune et beau garçon décide après la disparition de son père de quitter le village après avoir marié ses trois sœurs pour découvrir et s’aventurer. Après avoir rencontré une multitudes de difficultés et affronté plusieurs obstacles, il retourna à la maison accompagné de sa femme, fille du roi, ainsi que son fils. Là, il retrouve sa mère qui l’a à peine reconnue.

M. Smaïl

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