La Dépêche de Kabylie : On peut dire, sans exagérer, que ces premières journées nationales du théâtre pour enfants ont été une réussite totale…
l Omar Fetmouche : Je pense que, là-dessus, personne ne peut en disconvenir dans la mesure où, aujourd’hui, 1 400 enfants, je le dis bien, 1 400 enfants ont envahi la salle de spectacles de la Maison de la culture pendant que d’autres enfants étaient à l’extérieur. Cette salle n’a pas pu contenir toute cette marée d’enfants assoiffés de théâtre. Pendant toutes les représentations de théâtre, de magie et de clown, les enfants n’ont fait qu’en redemander. Quant à notre réussite, elle s’est concrétisée par le fait que nous avons réuni à toucher plus de 45000 enfants à travers la wilaya de Béjaïa avec 17 communes qui ont été animées, 5 hôpitaux ont bénéficié de nos activités, les crèches de la ville de Béjaïa en ont bénéficié, les centres culturels et les maisons de jeunes aussi. Pas moins de 23 troupes artistiques de différentes wilayates ont participé en réussissant à donner au total 137 représentations à travers la wilaya de Béjaïa. Nous disons aussi, qu’à travers ce colloque, des orientations très strictes et donc des communications très fructueuses qu’en matière de discrimination du théâtre pour enfants fait par les adultes et le théâtre fait par les enfants, nous avons abouti à une conclusion extraordinaire qui sera diffusée à travers toute la presse afin d’en tirer les conclusions nécessaires. C’était aussi une réussite parce que les enfants étaient très contents. Nous avons constaté que, malgré tout ce que l’on peut dire sur le théâtre pour enfants, il y avait pas mal de pièces de facture intéressante. D’ailleurs, quand on voit une pièce théâtrale comme El Belliri tenir en haleine 1 400 enfants dans une très grande salle, je pense que c’est l’exemple le plus concret de ce qu’on appelle une bonne maîtrise de la pédagogie et de la psycho-pédagogie. Nous sommes contents et je profite de cette occasion pour remercier tous les organes de presse qui nous ont accompagnés dans cette magnifique aventure, car, effectivement, ça a été une aventure.
D’autant plus, et ce n’est un secret pour personne, que les enfants en Algérie n’ont rien du tout…
l Effectivement, ils n’ont rien du tout et c’est malheureux que pour chaque vacances, ces enfants partent bredouilles. Donc, nous avons voulu mettre dans les cartables et les têtes de ces enfants quelque chose d’imaginaire, de créativité avec ces pièces de théâtre, les clowns, pour qu’ils ne portent pas en vacances la tête vide. Au contraire, ils partent en vacances avec de beaux souvenirs qu’ils pourront se remémorer sur une plage ou ailleurs.
Donc, cela doit sûrement vous motiver pour d’autres projets…
l Mais bien sûr, déjà pour l’année prochaine, nous avions énormément d’idées et plusieurs choses à faire. D’abord, pour essayer d’implanter plusieurs espaces artistiques au lieu que ce soit uniquement la Maison de la culture et la TRB. Nous voulons créer une dizaine d’espaces en collaboration avec la Direction de l’éducation. Il y aura même des espaces de 50 à 60 personnes. Ensuite, nous prendrons attache avec toutes les communes pour recenser toutes les infrastructures afin de pouvoir intervenir de manière plus efficace.
Et puis, je pense que nous allons aussi donner un autre rendez-vous aux enfants pour une autre semaine d’animation artistique en août prochain, mais cela se fera sur l’esplanade de la Maison de la culture pour permettre à un maximum d’enfant d’en profiter.
Cela a été aussi l’occasion de présenter votre dernière production au public bougiote.
l Oui. En fait, on s’était dit qu’on fera la fête aux enfants mais, pourquoi pas, aux adultes aussi. C’est ainsi que nous avons programmé durant les soirées des 9 et 10 juin le spectacle de la nouvelle pièce du théâtre de Béjaïa, Le Rapport (Etakrir) de Vaclav Havel que j’ai adapté et que Ahmed Khoudi a mis en scène. Nous avons aussi profité de l’occasion pour donner une représentation au Centre culturel d’Amizour avec lequel on collabore constamment. N’oublions pas aussi que nous avons aussi fêté la Journée de l’artiste le 8 juin en rendant hommage au chanteur Abdeldader Bouhi par un mégaconcert, très réussi d’ailleurs. Je pense que la fête à Béjaïa va durer.
Pour conclure ?
l Je dirais chapeau à tous les enfants de Béjaïa, chapeau à toutes les familles qui ont accompagné leurs enfants. Je remercie tous ceux qui nous ont suivi et accompagné, notamment nos frères de la presse écrite et de Radio-Soummam. Je tiens à remercier mon collaborateur Ahmed Aici, le directeur de la Maison de la culture, avec qui nous avons travaillé côte à côte.
Un grand merci également à tous les travailleurs du TRB et de la Maison de la culture qui ont tout fait pour cela soit une réussite, car, cette réussite, c’est grâce à eux.
Propos recueillis par Tarik Amirouchen