Le style Ti Chelbéien a fait ravage

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La formation chorégraphique Ti Chelbé universel a subjugué le public de la salle El Mouggar, ce jeudi du 23 juin.Les invités du Centre Culturel Français à Alger, (CCF), éléments de l’ensemble Ti Chelbéien, Kettly Noel, chorégraphe et metteur en scène, Marius Moguiba, danseur ainsi que les musiciens Patrick et Louise Marty ont lancé, dans la première partie du spectacle, un groupe de jeunes chorégraphes algériens, « Ouled El Bled » constitué de douze danseurs. Le programme de ces artistes qui a été tracé par Kettly Noël, est un panachage d’influences culturelles modernes et traditionnelles. Les douze musiciens exprimaient à travers des chorégraphies, la joie et le désarroi. Un quotidien de routine, tout simplement.La deuxième partie qui a été offerte par la formation Ti Chelbé était exceptionnelle. Le Hip-Hop de Noel, cette métisse qui vient d’Haïti est bien différent de celui du Hip-Hop européen ou celui des Etats-Unis d’Amérique. Mais, l’école de ce style artistique est la même. Kettly Noël a commencé, elle aussi à jouer du Hip-Hop dans la rue pour exprimer ses idées. L’Haïtienne a opté, dans son choix à cette forme d’expression, pour des influences musicales africaines et indiennes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce spectacle était extraordinaire.A 11 ans Kettly avait sa propre formation de quartier. A l’âge de 17 ans, elle s’engage dans une formation académique, où elle s’exerce huit heures par jour auprès des professionnels. Lors de son spectacle à Alger, Kettly Noël a enseigné et a montré au public algérien, amateur de la danse Hip-Hop que ce moyen d’expression, est également un genre artistique et une discipline culturelle comme toutes les autres. »Cette femme donnait un éclairage à la danse traditionnelle. Elle avait un regard sur l’esclavage, la déportation, l’éloignement, le rapport à l’Afrique. Elle montrait toute la nostalgie qui en découlait et essayait de faire comprendre d’où venaient les racines de la danse haïtienne », souligne un document du CCF.Dans les années 90, elle forme un autre ensemble à Paris avec qui elle signe de nombreuses chorégraphies. D’un pays à un autre, elle va toujours à la recherche de nouvelles influences pour alimenter ses créations. En 1996, elle part au Bénin. Kettly se forge et acquiert dans ce pays une culture quasiment différente de celle qu’elle avait eue avant. Les coutumes et les traditions du Bénin ne sont pas un simple complément pour la formation de cette Haïtienne, mais la base de toutes ses mises en scène qu’elle crée lors de ses passages, d’un lieu à un autre.Afin de se familiariser avec son nouveau public, Kettly a préféré présenter, ici à Alger et à travers la danse Ti Chelbé, un mélange de moderne et de traditionnel.

Fazila Boulahbal

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