Interprétées en duo avec la chanteuse Wissan, les sept chansons qui composent l’album sont toutes, aussi bien les textes que les musiques très agréables à écouter. D’ailleurs, si l’on a quelque chose à reprocher à cet artiste, qui vit à Timezrit, village situé en retrait des grands axes, et qui manque cruellement de médiatisation, ce ne serait sûrement pas la qualité de sa musique ou de ses textes.A l’origine Nacer Maafa, qui est âgé de 37 ans et père de deux enfants, était seulement poète. Puis vers les années 1985-86 et sur les conseils de ses amis, il s’’est mis à chanter ses propres textes et à apprendre en autodidacte, à jouer de la guitare. Encouragé par son entourage et quelque peu aguerri par des soirées entre amis, il a entrepris alors d’animer des galas pendant les fêtes.Et après avoir été lauréat en 1987 de l’émission “Les chanteurs de demain” de la Chaîne II, il a animé en solo toute une soirée à la maison de jeunes de Timezrit.La première cassette intitulée Tamourt est enregistrée en 1991. Quant à son cinquième album, qui est pour rappel, sur le marché depuis la mi-juillet, a besoin d’un sérieux coup de promotion.Car même les arrangements qui sont censés agrémenter la voix des chanteurs, ne sont pas du goût de tout le monde, l’album demeure un beau produit qui mérite amplement d’être connu et écouté.La première chanson Ameddah est autobiographique. Le poète incompris et rejeté par ses parents, espère avoir la grâce des étrangers à la famille. Interprétée sur une musique de valse, très agréable, le texte de la deuxième chanson Avavad, traite les problèmes de la justice sociale. Lemri (le miroir) est le titre de la troisième chanson, il s’agit plutôt d’un miroir retourné puisqu’il exprime le refus de la femme, dont le bien-aimé vit en exil, de se faire belle. Dans le dialogue intérieur instauré dans la chanson Ayou liou, l’auteur reproche à son cœur de vouloir s’attacher encore à son ex-bien-aimé qui devient désormais impossible à atteindre.Les autres chansons de l’album qui sont interprétées sur des musiques douces ou entraînantes sont tout aussi agréables les unes que les autres et on ne se lasse pas de les écouter.
B. Mouhoub