Clôture du Festival Mlakou

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La troisième édition du Festival Mlakou de l’antique Petra, qui s’est déroulé au village Akhnak, dans la commune de Seddouk, a baissé rideau avant-hier, après trois jours de festivités. Organisé par les associations «Talwit» et «Tafsut», le festival a été, cette fois-ci, exclusivement dédié aux enfants.

En collaboration avec l’équipe de fouille de l’Université d’Alger 2, des professeurs en archéologie, chargés de ce site historique, ont accompagné les enfants dans «des simulations de fouille pour mieux comprendre l’historique de ce site», a-t-on appris. Ainsi, un programme riche a été concocté à cet effet. Durant trois jours, les visiteurs venus des différentes régions ont exploré ce site historique qui date entre 385 et 397 avant J.-C., selon les dernières études. Une stèle portant le nom de Mlakou a été aussi inaugurée au grand bonheur des présents, suivie comme à l’accoutumée d’une caravane roumaine.

Après les soirées théâtrales, la remise des prix aux lauréats du BEM et du BAC, le festival a été clôturé par une riche conférence sur l’histoire du site Mlakou.

Mlakou, une énigme toujours pas résolue !

Situé à dix kilomètres de la commune de Seddouk sur une colline surplombant le flanc au bord d’Oued Soummam, le site découvert en 2014 est toujours une énigme que les chercheurs archéologues s’emploient, depuis cinq ans, à résoudre».

D’après le chercheur et enseignant à l’Université d’Alger 2, le Dr Boukhenouf, les premières lectures pertinentes des résultats montrent que le site aurait été fondé par l’un des fils de Nubel, autrement dit Sammac praeses (équivalent de Caïd), fidèle à l’empire romain, comme en témoigne l’inscription de Mlakou. Après sa destruction par l’armée romaine, suite à l’insurrection du fils aîné de la famille Nubel, en l’occurrence Firmus, le site aurait probablement été occupé par les neveux de Gildon, autre fils de Nubel et comte d’Afrique entre 385 et 397 avant J.-C.

Au cours des sessions précédentes, les parties successives mises à jour ont permis à l’équipe d’archéologues de parvenir à des lectures très intéressantes sur ce site. Celle en cours a trait à un secteur de fouilles composé de deux raffineries. Entièrement dégagé, il permet la distinction des différentes phases de l’occupation du site. L’hypothèse du retour des neveux de Gildon sur le site a découlé du croisement des résultats des travaux des fouilles et de la lecture publiée dans le bulletin archéologique du Centre national de recherche en archéologie d’Alger, faite par Abderrahmane Khelifa et Jean-Pierre Laporte de l’inscription de Guendouza, découverte à Akbou, en 2013.

D’ores et déjà, d’autres secteurs de fouille sont entamés et dont les résultats seront connus au cours des prochaines sessions. Ceci dit, certaines questions restent en suspens, telles que l’adduction de l’eau ayant servi au fonctionnement de ces raffineries ainsi que les conclusions finales concernant les produits de ces dernières. Sans conteste, ce site n’a pas encore livré tous ses secrets !

Menad Chalal

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