Il y a 63 ans, la bataille d’Ighil Oumenchar

Partager

L’un des faits les plus mémorables que la région de Maâtkas a connus lors de la guerre de libération nationale est la bataille d’Ighil Oumenchar, où les Moudjahidine ont tendu une embuscade à l’armée française qui n’en est pas sortie indemne, un certain 8 août 1956.

Ce jour-là, sous le commandement de Dris Ahmed, dit «Si Ahmed Aït Ramdhane» d’Ighil Imoula, les moudjahidine ont infligé une sévère défaite aux soldats français. A la fin de cette bataille, il ne restait aucun soldat français, alors que les troupes du FLN n’ont enregistré aucune perte, même pas un blessé.

Cette date commémorative, ancrée dans la mémoire collective de la population de la région, est célébrée régulièrement par le dépôt de gerbes de fleurs, au niveau de la stèle où a eu lieu la bataille, et par d’autres activités. Cette dernière a même fait l’objet d’un film documentaire réalisé par le Musée régional du moudjahid de Tizi-Ouzou, où de nombreux témoignages ont été apportés par les acteurs encore vivants de la Révolution. Ainsi, Radja Ali dit «Ali Avethroun», l’un des éléments de l’ALN ayant participé à cette opération, a narré avec précision son déroulement.

«C’était un convoi qui approvisionnait le camp d’Agrage en eau potable à partir de Mechtras. Avec Ahmed Ath Ramdhane, nous avons minutieusement préparé l’opération et nous n’avons laissé aucune chance aux soldats français que nous avons éliminé jusqu’au dernier», raconte-t-il. «Les djounoud ont séjourné chez nous avant l’opération. Nous les avons nourris et hébergés, avant d’aller tendre l’embuscade», rapporte Meziani Mohamed, un autre moudjahid du village Ighil Boulkadi de Souk El-Tenine.

De son côté, Si Ouali Aït Ahmed, ancien officier de la Wilaya III et auteur de plusieurs livres sur la Révolution, a tenu, lui aussi, lors d’une conférence sur cet évènement, en particulier, et la guerre de libération nationale, en général, à mettre en relief l’importance de cette bataille, en la situant dans les contextes historique et politico-militaire de l’époque. Il a également rendu hommage à la région pour son combat révolutionnaire.

«Cette région a eu à mener un combat exemplaire contre le colonialisme, à l’image de la bataille d’Ighil Oumenchar, menée par les hommes d’Ahmed Aït Ramdhane. C’est un grand haut fait d’armes car c’était la 1re fois durant la Révolution que des armes de guerre ont été récupérées, lors d’une bataille, au niveau de Wilaya III historique et même au niveau national. Ce fut très important pour les troupes surtout sur le plan psychologique, lesquelles ne disposaient à l’époque, pour la plupart, que de fusils de chasse. D’ailleurs, de retour de cette embuscade, Krim Belkacem, qui se trouvait dans le refuge de cette région, a décoré ces djounoud», témoignera si Ouali Aït Ahmed.

Rabah A.

Partager