Du maquis à l’écriture

Partager

Djoudi Attoumi, ancien SG du colonel Amirouche et auteur de plusieurs livres, a animé une conférence littéraire dans la matinée de samedi dernier à la bibliothèque principale de lecture publique.

Après l’hymne national, le conférencier entame son intervention en apportant son soutien au mouvement populaire qui «est un nouveau déclic pour la libération du peuple».

Le conférencier s’est déclaré outré par l’incarcération d’un grand maquisard comme le commandant Lardhar Bouregaâ de la Wilaya 4 et par le silence du ministère des Moudjahidine sur beaucoup de choses. Et M. Attoumi de poursuivre : «C’est inadmissible ! C’est grave ! Nous exigeons qu’il soit libéré avec tous les autres détenus, car le port du drapeau amazigh est un faux problème avancé par le pouvoir. Il semble que ceux qui l’aient interdit ignorent l’histoire de Tamazgha. La révolution de 2019 ne doit pas être étouffée.»

Le maquisard fait, par la suite, un tour d’horizon sur la Révolution de 1954 -1962, ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. Quand une opération ou une embuscade réussit et sans pertes humaines parmi nos rangs, c’est la joie. Quant aux douleurs, elles sont nombreuses. «Je ne peux les citer une à une.»

Le conférencier avoue qu’il ne se retrouve pas quand d’autres, de surcroît l’ennemi, écrivent l’histoire de l’Algérie : «C’est ce qui m’a poussé à écrire sur notre histoire.» Le livre «Le colonel Amirouche» est édité en 18 000 exemplaires. Et de confier : «Lors de l’opération «Jumelles», sur les 12 000 moudjahidine, il en restait 4 000.»

L’homme, qui connaît très bien la région, a cité les localités où il avait participé à des opérations : «De 1960 à 1962, 200 postes militaires français ont été investis dans cette région avec la participation des moudjahidate, auxquelles je rends hommage. D’ailleurs, j’ai réservé un livre à ces femmes courageuses dont Hassiba, Djamila et bien d’autres. Elles n’avaient peur de rien.» Son sentiment est le même, aujourd’hui, en voyant les femmes prendre part au mouvement populaire.

A noter que Djoudi Atoumi a consacré tout un livre aux combattantes algériennes. L’auteur a écrit trois tomes sur le colonel Amirouche qu’il a bien connu et s’élève contre la séquestration des corps dont celui de Amirouche et Si El Houas. Le rôle joué par le moudjahid Lakhdar Bouregaâ durant la Révolution est déterminant et il est inadmissible qu’aujourd’hui, il soit en prison.»

Ecrire l’histoire de son pays est un acte de bravoure et il faut du courage pour dénoncer certaines choses. Le conférencier fait part à l’assistance, assez nombreuse, de ses prochains livres. Son 11e livre est consacré à Salah Zamoum, le frère d’Ali : «Il a eu un parcours, une histoire.» Le 12e, intitulé «Les hommes de gloire», sera prêt vers la fin de l’année. Le 13e, en voie d’achèvement, est intitulé «Les imposteurs de l’histoire». Il devrait sortir en 2020.

«Il faut rappeler qu’il y a l’histoire officielle et l’histoire authentique. Des aspects très importants sont occultés. Il faut les dénoncer et remettre les pendules à l’heure.

M A Tadjer

Partager