Le prisonnier présenté dans une salle vide !

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La pièce théâtrale El Mou3takal (le prisonnier), de la coopérative Nahdha de Bordj Ménaïel s’est produite avant-hier au TR Kateb Yacine de Tizi Ouzou dans une salle vide. Dans le cadre de la commémoration de la Journée nationale de l’immigration 17 octobre 1961, la pièce «Le prisonnier», du scénographe Mohamed Kerhani, s’est produite dans l’après-midi de jeudi dernier. La pièce, du metteur en scène Ibrahim Nefnaf, s’est déroulée dans une cellule mise en scène. Elle a été jouée par trois comédiens, à savoir Mohamed Krahal dans le rôle de Kamel l’officier tortionnaire, Mohamed Amine Bouhadadi assurant convenablement le rôle du prisonnier et Mohamed Bachar (le gardien). La scène présente un sobre décor : une table, une chaise représentant le bureau de l’officier et une cellule dans laquelle est enfermé le prisonnier, enchaîné.

Une discussion est engagée entre les deux. D’abord en douceur. Le prisonnier écoute et ne répond pas tout de suite. Il tente de le persuader à plusieurs reprises, en changeant de ton et de mots. La voix du tortionnaire résonne devant la faible voix du prisonnier à peine audible et affaiblie. Tout au long de l’interrogatoire, l’officier s’énerve, il crie et passe à la deuxième étape de l’interrogatoire. Il devient agressif car il n’arrive pas à obtenir les informations qu’il voulait au sujet des moudjahidines, des documents et des armes, entre autres. Le prisonnier résiste et ne dit mot, ce qui enrage l’officier qui n’arrive pas à lui arracher une toute petite information concernant les combattants de la liberté, les révolutionnaires.

Place alors aux tortures de différentes manières et de divers objets : brûlures avec une cigarette, crachats, coups, tenailles, eau savonneuse, électricité. Plusieurs officiers sont passés pour tenter de lui arracher un mot, en vain. «Je suis habitué à ce genre de traitement et aucun officier n’a pu avoir un renseignement de ma part concernant les révolutionnaires – Je suis innocent ! Je sais que tu collabores avec les rebelles. Donne-moi des noms, des documents. Où se cachent-ils ? Où sont les documents, les armes ? J’ai réussi avec d’autres, pourquoi pas avec toi ? Moi, je ne suis pas comme les autres ! Je suis innocent ! Alors, tu veux mourir ? Je me sacrifierai pour mon pays. Etre un homme n’est pas donné à tout le monde.

Je ne dirai rien. Tu n’auras rien.» Le gardien arrive et les instruments de tortures à la main. L’officier parle de son père sévère avec lui et parfois cruel. Le prisonnier, de son côté, parle de son père qui lui a appris à être courageux, à garder tout secret quelles que soient les difficultés. Le gardien revient et change de position : il libère le prisonnier sous la menace de son arme. Le prisonnier se venge. Il tente de se sauver mais vite repérer par les surveillants et avant de s’enfuir, il égorge l’officier qui lui a fait tant de mal. Les sentinelles tirent et atteignent le prisonnier. La chanson «Min djibalina» résonne dans la salle sous les applaudissements des quelques présents.

M A Tadjer

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