Hier dimanche, premier jour de semaine du deuxième mois de l’an 20 du 21e siècle, l’accès à la capitale du Djurdjura était fermé par des citoyens mécontents.
Cette protestation est née, dit-on, au lendemain de l’affichage des listes des heureux bénéficiaires de logements sociaux.
Les cris des mécontentements exprimés par des pneus brûlés et par des troncs d’arbres dressés sur la chaussée, pour empêcher le citoyen d’honorer un rendez-vous, de se présenter à un l’examen qui lui ouvrira les portes de l’emploi en attendant celle de son gîte, ou tout simplement vérifier devant son médecin traitant le poids en grammes de sucre qui lui donne des soucis, ont touché, emmerdé et pénalisé en premier lieu le simple citoyen.
Aussi compréhensibles que puissent être les déceptions de ceux qui sont en droit d’attendre des clés d’un appartement, clé de leur bonheur et synonymes de la fin des conflits familiaux, il n’en demeure pas moins que les dizaines de centaines de citoyens voulant rejoindre un lieu de travail, un amphi ou un centre de soins ou d’examen ne pourront en aucun cas, quelle qu’ait pu être leur sympathie, leur être d’un apport. Fermer une route et laisser suer l’étudiant ou l’ouvrier voulant honorer de sa présence chaque jour ouvrable ne peut éternellement être compris.
Même s’il est vrai qu’a priori octroyer un logement social à un célibataire, même endurci, ne peut que mettre dans tous ses états un père de famille qui loue un abri pour se contenter de lentilles et de pâtes et rarement de prunes ou un père de famille qui continue à vivre avec son père… de famille.
Cela dit, quand bien même les protestataires auraient eu à s’excuser des désagréments causés, non seulement auprès des ambulanciers ayant vainement actionné leur stridentes sirènes, mais aussi auprès de tous ceux qui auront raté quelque ou grand-chose, le mal est fait.
Et pour que des actions citoyennes pénalisant le citoyen n’aient plus à se reproduire, il y a lieu certainement d’agir pour ouvrir la grande route à la nouvelle Algérie.
Et ça passe préalablement par une prise de conscience de tout un chacun pour situer ses droits ses libertés mais aussi ses devoirs et les droits et libertés des autres.
Ali BOUDJELIL