Défaillances dans la couverture sanitaire

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La population de Boumerdès se plaint de la couverture sanitaire qui fait grandement défaut dans plusieurs localités. Des salles de soins fermées ou squattées, alors que dans d’autres régions, elles sont totalement absentes. Dans certains cas, les projets de construction sont carrément à l’arrêt ou non lancés. Une situation qui cause de lourdes pénibilités aux populations, notamment rurales, qui souffrent le martyre pour bénéficier d’une simple consultation médicale ou se faire une injection. «Je dois parcourir plusieurs kilomètres pour me faire une injection», s’est plaint un habitant du village Bouchakour dans la commune des Issers.

Il a précisé qu’il est obligé de parcourir plus de 10 km, aller et retour, à la polyclinique Ahmed Ouamar et attendre des heures, en raison des files d’attente qui s’y forment quotidiennement. Il faut toute une journée pour se faire soigner dans de telles conditions, alors qu’une salle de soins est construite juste à côté mais elle est fermée. Pis encore, selon lui, elle est squattée par un villageois. Pour rappel, cette structure de santé, réalisée depuis plusieurs décades, a été fermée suite à un attentat terroriste durant la décennie noire, comme c’est le cas d’ailleurs de plusieurs autres centres de soin ciblés par les hordes sanguinaires.

Une autre salle de soins, au village Ighomrassen, à une dizaine de km du chef-lieu des Isssers, est aussi squattée. Prenant leur mal en patience, les villageois qui doivent se rendre en ville pour les soins trouvent d’énormes difficultés, en raison du manque de moyens de transport, particulièrement après la dégradation de l’unique route qui dessert leur village. Par ailleurs, dans le village mitoyen, Iouanoughen, la salle de soins se trouve dans un piteux état et ses murs, notamment, sont dégradés. Quant au centre de soins de Djeaouna, il se dégrade de plus en plus et donne l’air d’être abandonné. Au village Tomazo, la salle de soins, réalisée à coups de millions, en 2013, a-t-on appris, est toujours fermée.

Les autorités, pour leur part, justifient cela par le manque de personnel. Dans la commune d’Aït Amrane, la salle de soins du centre-ville est dans un état lamentable. Les eaux s’infiltrent à la moindre chute de pluie dans la plupart de ses services. Baghlia, une commune de l’est de Boumerdès, compte, elle, deux centres de soins. L’un au village Ben Arous, qui a ouvert ses portes fin 2017, et l’autre au village Tazourte, dont les travaux d’achèvement accusent un retard. A Chabet El Ameur, cinq salles de soins sont toujours fermées, alors que la polyclinique de la ville est partiellement fermée, car une partie menace de s’effondrer, en plus d’être parcourue par des fissures à plusieurs endroits. A Thénia, les salles de soins sont toujours fermées à Beni Arab et Ouled Ali, désertées par les villageois durant la décennie noire. D’ailleurs, leur retour peine à se faire malgré l’amélioration de la situation sécuritaire.

Z Youcef

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