Des arbres en danger

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Victime de déforestation au profit du béton, la ville d’Aïn El Hammam ne donne pas l’impression d’être une agglomération de montagne, où les espaces verts doivent dominer le gris du ciment. En effet, la plupart des arbres entourant la cité, il y a peu de temps, ont disparu, laissant place à des immeubles de plusieurs étages. Chaque été, de nombreux champs alentours sont décimés par les flammes, laissant à nu des terrains de plusieurs hectares qui ressemblent à des paysages lunaires. Ainsi, faute d’entretien, quarante arbres centenaires (pins et cèdres) sont en train de disparaître un à un sur les hauteurs de la ville de l’ex-Michelet.

Et au milieu de ce qui aurait pu être un parc pour enfants, se dresse un pin mort entouré de cèdres ayant déjà perdu une partie de leurs branches, en attendant de disparaître à leur tour. Désolant ! En tout cas, c’est le moment pour les responsables et autres associations de protection de l’environnement de faire un effort pour sauvegarder ce qui en reste, faute de procéder à des plantations. A l’entame de la campagne de reboisement, il est utile de signaler que la commune d’Aïn El Hammam n’a pas bénéficié d’un plan de reboisement depuis des lustres. Seuls quelques arbustes d’ornementation sont mis en terre symboliquement par des associations culturelles à chaque Journée nationale de l’arbre.

Ce qui est loin de compenser les milliers d’arbres calcinés périodiquement par les incendies. Cela sans compter les terrains nus qui n’ont jamais été plantés. En outre, les propriétaires d’oliveraies se préparent encore une fois à replanter, à leurs frais, les arbres brûlés durant ces dernières années. «Les plants que les services des forêts mettent sporadiquement à la disposition des paysans à des prix préférentiels ne nous arrangent pas. Ils sont si petits et chétifs qu’ils ne produiront de l’huile qu’au bout de dix ans», confie un oléiculteur qui se rabat sur le marché hebdomadaire pour acheter ses oliviers. Ceux-là, bien que chers, seront productifs d’ici quelques années. Faute de moyens financiers, j’en achète cinq ou six par saison pour ne pas trop grever mon budget.

Quant à la Conservation des forêts dont dépend la région de l’ex- Michelet, elle devrait s’impliquer encore plus pour sauver ces arbres centenaires et mettre des plants à la disposition des habitants pour regénérer les forêts si denses autrefois, mais qui ne sont plus qu’un amas de cailloux.

A. O. T.

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