Par S Aït Hamouda
Le dialogue tourne en vrille, se confond en prospective et finit par ne plus ressembler à rien. Ce qui l’impose se sont des résolutions, des déterminations, des intentions quelconques qui mènent au diapason des forfaitures, infligées à nos attentes. La Commission de dialogue et de médiation, à travers les propos de son patron, Karim Younes, a, si l’on veut, remis les pendules à l’heure.
A l’heure des remontrances éperdues pour dire que sa commission, à l’issue de l’installation de la Commission consultative de l’Instance de dialogue et de médiation, samedi, n’a «aucun programme préétabli», encore moins une feuille de route clé en main. Cela veut dire qu’il ne partage ni les desiderata du pouvoir ni celles des affidés. Poursuivant dans ses propos : «Nous œuvrons pour écouter tous les acteurs politiques, toutes les propositions pendant les différents rounds du dialogue pour aller vers l’organisation de la présidentielle dans une démarche consensuelle.» Cela peut sembler conciliateur au moment où tout le monde suit un programme sain et, partant, ramène à l’essentiel vers l’œuvre monumentale s’il en ait qu’il faille travailler pour une Algérie apaisée et tranquille.
Ces commissions, l’une qu’on considère comme le «hirak» et l’autre de Karim Younes, se confondent en conjecture, se contredisent, s’envoient au diable chacune à sa manière pour avoir raison. Cependant, il y a une chose, l’une tente d’avoir raison au-delà de la raison et l’autre nonobstant tout ce qu’on dit ferait chorus de tout ce qui se dit et se prononce, en dépit de tout. Lamentation du peuple pour ce qui le préoccupe, au premier chef. Il veut être serein, il veut la paix. Mais ce que veut le peuple n’est pas forcément ce que veulent ses pseudos dirigeants.
Ce que la première Commission de dialogue et de médiation veut n’est pas ce que la deuxième désire. Et l’on va de l’une à l’autre sans trouver de solutions, et vogue la galère à chercher des résolutions malgré tout et tous. Il y a certainement des issues que l’on n’arrive pas à trouver surtout pas dans ce contexte flou.
S. A. H.