Engouement pour le caprin

Partager

Après avoir été relégué au second plan pendant des années dans les villages de Kabylie pour des raisons économico-culturelles, l’élevage caprin est en passe de reprendre sa place de choix dans les zones montagneuses de Kabylie et dans les steppes des haut-plateaux.

En effet, peut-être par habitude alimentaire ou par simple snobisme, les consommateurs ont pendant longtemps boudé la viande caprine par rapport à celle dite ovine. Mais ces derniers temps, elle est devenue nouvelle tendance. Elle est très recherchée dans les boucheries peut-être pour son goût devenu subitement succulent mais surtout pour sa faible teneur en mauvaise graisse.

Et pour répondre à cette forte demande en viande caprine, l’Institut des techniques de l’élevage d’Alger (ITELV) vient de saisir dans un premier temps trois wilayas : Bejaia, Tizi-Ouzou pour leur relief à 80 % montagneux et Sétif pour sa steppe pour un projet d’élevage caprin à concrétiser sur le terrain. Il s’agit d’abord d’un « diagnostic sur le système d’élevage caprin en zones montagneuses et steppiques. » L’élevage caprin, souligne M. Meklat Mohand Akli, secrétaire de la Chambre de l’agriculture de Bejaia, est celui qui correspond le mieux pour la wilaya de Bejaia, à l’instar de l’élevage bovin laitier.

L’ITELV a recommandé à la Chambre de l’agriculture de procéder à des échantillonnages à travers la wilaya. Et au niveau de chaque commune, il a été mené, en collaboration avec la Direction des services agricoles, une enquête auprès des éleveurs potentiels ou ceux qui élèvent déjà cinq ou six têtes de caprins. Et c’est sur la base des résultats de ces enquêtes que les experts de l’ITELV détermineront la stratégie de développement de la filière dans la wilaya. Et la wilaya de Bejaia, en attendant la fin des études de l’ITELV, a programmé pour le 30 du mois en cours une journée technique sur l’élevage de caprins.

À cette rencontre sont invités un maximum d’éleveurs de caprins, des universitaires pour des conférences sur les techniques de l’élevage, des vétérinaires de la DSA pour des communications sur la peste des petits ruminants et sur des recommandations pour préserver le cheptel de cette maladie. Au cours de la rencontre, il est prévu aussi une communication d’une étude technico-économique de cet élevage. Quant aux représentants de l’ITELV, leur exposé portera sur la conduite d’un élevage de caprins et les zones qui conviennent à cet élevage. Bejaia, précise le secrétaire général de la Chambre de l’agriculture, a déposé 47 enquêtes dans ce sens.

Et en accord avec l’ITELV, elle a décidé d’organiser à l’occasion de la journée nationale de la vulgarisation agricole, qui coïncide avec la date du 1er octobre, un séminaire national de deux jours sur l’élevage caprin, où seront invités toutes les parties qui ont un lieu direct ou indirect avec cette filière, c’est-à-dire, en plus des éleveurs, les représentants d’établissements de crédits, les collecteurs de lait, les fabricants de fromage et les techniciens de l’élevage.

Les responsables de la Chambre de l’agriculture espèrent que des ateliers qui seront organisés lors de ce séminaire, sortiront des recommandations pour la réussite de l’élevage. Et les représentants du ministère de l’Agriculture, qui seront bien sûr présents à ce séminaire, trouveront des solutions quant à l’approvisionnement des fellahs en cheptel, soit par l’importation de chèvres et de boucs d’une bonne race, soit par la création de pépinières de caprins pour préserver la race locale.

Concernant le soutien aux fellahs, celui-ci se fera à l’exemple de celui des ruches pour les apiculteurs, c’est-à-dire sous forme de prix étudié et de soutien des établissements de crédits. En ce qui concerne l’alimentation des cheptels, les fellahs, ajoute le secrétaire général de la Chambre de l’agriculture, auront le choix entre faire paître leurs troupeaux dans les maquis comme dans le temps, les nourrir à l’aliment de bétail ou opter pour une alimentation mixte.

B Mouhoub

Partager