Et les infrastructures d’accompagnement ?

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La réalisation de nouvelles cités d’habitation à Boumerdès se fait sans structures publiques d’accompagnement. Les heureux bénéficiaires de logements se retrouvent donc confrontés à des problèmes quotidiens auxquels ils n’avaient jamais pensé, alors qu’ils aspiraient à un logement décent.

Il est vrai qu’avoir un logement, c’est bien, mais l’absence d’infrastructures d’accompagnement gâche le quotidien des citoyens. Et il est aisé de constater qu’aucun programme de logements sociaux locatif n’est livré avec les services nécessaires. Ni écoles, ni salles de soins ni annexes administratives. «La mode ces dernières années, c’est la réalisation de véritables cités dortoirs sans aucune commodités», nous dira Sofiane, un habitant de la cité 700 logements de Thénia nouvellement livrée aux habitants des chalets Elouz.

Notre interlocuteur raconte : «Nous avons vécu un calvaire durant plusieurs années avant de nous reloger dans des logements en dur. Notre souci était en effet d’être relogés, mais là, notre cité manque de tout. Les responsables ont livré cette cité sans gaz de ville, nos enfants continuent d’étudier dans des classes en préfabriqués implantés au lendemain du séisme de 2003 et il n’y a pas de bureau de poste ni même d’une annexe administrative pour nous faire délivrer nos documents d’état civil». Autre constat, la cité de 700 âmes est isolée du reste de monde. Aucun axe routier n’y mène en effet, hormis celui qui la lie à la RN 05.

Les habitants ont traversé un hiver dur, sans gaz de ville. Les écoliers ont été confrontés au froid dans leurs classes en préfabriqué. Leur établissement scolaire est du reste très dégradé. «Les responsables de la daïra nous avaient pourtant promis la réalisation d’un établissement de type D1 avec 12 classes pour nos enfants», affirme encore notre interlocuteur. Et d’ajouter : «On nous avait aussi promis de transformer des locaux de l’OPGI en bureau de poste, en salle de soin et en une antenne APC, mais depuis nous n’avons rien vu venir».

Les 140 familles habitant la nouvelle cité de Koudiet Larayes dans la commune de Legata n’ont toujours pas accès au gaz naturel. Ils ont été relogés en décembre 2017. A Bordj Ménaïel, la cité des 800 logements manque de tout, un an après avoir été livrée par l’ex-wali Madani Fouatih. Les écoliers continuent d’étudier au niveau des anciens établissements en préfabriqué implantés sur les sites des chalets de Vachet et de BCR. L’APC a mis un seul bus à leur disposition pour le transporter.

Sans oublier la dégradation avancée des salles de cours. Le groupement scolaire qui devait être réceptionné en février dernier risque de tarder encore et pénaliser ainsi la scolarité des élèves. Les habitants sont confrontés également à l’absence d’une salle de soin et d’un bureau de poste. Même la route qui y mène se trouve dans un piteux état.

Youcef Z.

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