Le manque de vaccins toujours pas résorbé à Béjaïa

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Alors que les citoyens pensaient avoir laissé loin derrière la période des pénuries, voilà qu’elle refait surface dans les pharmacies. « Désolé nous ne disposons plus de ce médicament », telle est la réponse servie par les pharmaciens, la mine souvent triste, qui n’arrivent plus à satisfaire la demande de leurs clients, d’autant plus que ces derniers ne sollicitent pas des produits de luxe mais des médicaments, parfois indispensables pour leur survie. Ils sont vraiment rares les pharmaciens qui honorent en totalité une ordonnance. Il faut faire plusieurs pharmacies pour enfin acheter tous les médicaments prescrits par le médecin. De la colchicine en comprimés pour la maladie de la goutte à la colpotrophine indispensable à la femme enceinte en période prénatale en passant par la gamme des « spasfon », l’expectorant fluimicil, le gel daktarin, le fungisone en solution, tous les deux nécessaires au traitement des aphtes, alustal, polygimax en ovules, beaucoup de médicaments se font de plus en plus rares dans les officines de la wilaya de Bejaia, à l’instar probablement de toutes les autres implantées dans d’autres wilayas du pays. Selon les pharmaciens, ceci est dû à la limitation de la liste des médicaments importés et à la volonté des pouvoirs publics de favoriser l’utilisation des médicaments génériques. Si pour certaines maladies, notamment chroniques, les médicaments génériques existent, il n’en est pas de même pour toutes les autres. Les malheureux citoyens sont parfois obligés de demander à leurs parents installés dans l’hexagone de leur envoyer ou rapporter certains médicaments introuvables en Algérie. « C’est malheureux ! Pour soigner les aphtes, j’étais obligé de demander à un parent installé en France, du daktarin ou du fungisone », dira un citoyen rencontré dans une pharmacie du chef-lieu. En effet, la liste des médicaments absents des étagères est très longue mais un peu moins longue que les deux dernières années, selon quelques pharmaciens questionnées sur le sujet. Ils sont unanimes à dire qu’ils peuvent s’estimer heureux, malgré cette pénurie qui touche beaucoup de médicaments, de pouvoir satisfaire presque totalement les ordonnances alors que durant les deux dernières années, ça relevait de l’utopie. Outre les médicaments, les vaccins anti- méningites et DT manquent également et l’utilisation accrue de ces derniers, par les croyants, de plus en plus nombreux, qui effectuent la « omra » et le pèlerinage aux lieux saints, y est pour beaucoup dans cette pénurie. Même les hôpitaux rencontrent des problèmes dans la disponibilité de médicaments. Selon un agent paramédical, la rareté varie d’un hôpital à un autre, mais les médicaments qui manquent souvent et dont les quantités acquises sont toujours en deçà des besoins, sont l’adrénaline, indispensable pour les problèmes cardiaques, les anticoagulants et ceux pour apaiser les douleurs. Le secteur de la santé est apparemment malade en Algérie, il est temps de le soigner pour éviter que des pertes humaines ne soient déplorées pour de simples rhumes.

A. Gana

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