Les travaux sont à 80% d’avancement

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La Dépêche de Kabylie : Faites-nous le point sur le projet du métro d’Alger… Abdelkader Mekerbi : Actuellement le projet du métro d’Alger, en termes de génie civil et de gros œuvres, est en voie d’achèvement. En juillet 2006, tous les travaux de génie civil arriveront à leur terme. L’état d’avancement des travaux a atteint les 80% environ à l’heure actuelle. En parallèle, nous avons depuis six à sept mois lancé tous les appels d’offres concernant la partie système intégral comprenant tous les éléments qui contribuent à la mise en exploitation de cette ligne. Nous sommes en train de finaliser le contrat avec le groupement Siemens (Siemens, Vinci et la CAF), qui aboutira à la mise en place des équipements sur le terrain. La mise en service est, comme prévue, en 2008. Où en êtes-vous du projet de lancement des 3 extensions de la première ligne ? Les trois extensions qui ont été retenues par les pouvoirs publics, concernent en premier le tronçon qui va de la place Emir Abdelkader à la Place des Martyrs. Le but étant de rendre complémentaire le métro avec la future ligne tramway, qui reliera La place des Martyrs à Ain Benian. La seconde extension ira de Haï El Badr à El Harrach, pour également rendre complémentaire le métro au trafic chemin de fer de banlieue. Le dernier tronçon, qui reliera Haï El Badr à Gué de Constantine, sera complémentaire avec la ligne ferroviaire de la Côte ouest. Nous avons lancé les appels d’offres pour prendre en charge les études de réalisation de ses extensions. Insitrans, un groupement Ibéro-portugais, a été retenu. Il a entamé lesdites études. Les pouvoirs publics souhaitent que la mise en service des extensions intervienne en 2009. Les études vont durer 10 mois environ. D’ici là, nous lancerons les appels d’offres pour la réalisation de ces projets. Il a été récemment évoqué la menace que pourrait constituer les lignes métro sur les réseaux électriques de la Sonelgaz, ce qui est appelé “courants vagabonds” (courants électriques qui s’échappent de leurs sources). Y a-t-il réellement une menace ? C’est un problème qui existe. C’est un problème vrai et faux à la fois. Les courants vagabonds existent partout dans le monde. Toute alimentation en énergie crée ce phénomène. Il y a des techniques de protection que connaissent très bien les experts de la Sonelgaz, puisqu’ils ont eu à gérer depuis longtemps ces courants, qui altèrent toutes les conduites en sous-sol. C’est un faux problème parce qu’il n’y a aucune menace. Ce qui a été rapporté par les médias a été exagéré. Il y a eu récemment un séminaire sur ce sujet. Dans tous les métros du monde on connaît ce phénomène…Qu’en est-il du projet de la réalisation d’une première ligne de tramway reliant la station des Fusillés à Bordj El Kiffan ?Nous avons lancé cet appel d’offres pour la réalisation et nous attendons les soumissions…Il y a de cela combien de temps ?Depuis début octobre 2005…Dites-nous un peu plus sur ce projetLa tramway d’Alger est constitué de deux lignes. La ligne prioritaire Est, va de la station des Fusillés à Bordj El Kiffan avec une extension jusqu’à Dergana, sur 17 km. Cette ligne est issue des études effectuées par la wilaya d’Alger, comme ligne prioritaire. La seconde ligne de tramway, coté ouest, reliera la Place des Martyrs à Ain Benian. La mise en service est prévue en 2009. Et concernant les autres projets de tramway dans les grandes métropoles : Oran, Constantine et Annaba. C’est l’EMA qui en sera réalisatrice ?Notre entreprise a été créée initialement pour prendre en charge la réalisation du métro d’Alger. Nous avons un bureau d’études qui réalise la plupart des études de transport urbain dans le pays. L’EMA s’est vue depuis juillet dernier confier la gestion d’ouvrages délégués du tramway de toutes les villes d’Algérie, ainsi que des projets du transport par câbles, c’est-à-dire le téléphérique. Ainsi, tous les dossiers gérés par les wilayas ont été transférés à notre entreprise. A partir de ce moment nous avons préparé tous les cahiers des charges pour les tramways d’Alger, de Constantine et d’Oran. Nous avons aussi lancé les études préliminaires pour la réalisation des tramways d’Annaba et de Sétif. Il en est de même avec les quatre nouveaux téléphériques d’Alger et la rénovation de ceux déjà existants, qui feront prochainement l’objet d’un appel d’offres. Est-il prévu d’autres lignes de métro, tramway et téléphériques dans d’autres villes ? Oui, bien sûr. Toutes les villes d’Algérie ont un besoin croissant en transports modernes. L’extension et le développement du transport urbain ne s’arrêtent pas, car ils sont liés au développement économique et démographique des villes. Il faut toujours anticiper les besoins en transport des métropoles. Verra-t-on les problèmes de transport de la capitale résolus par tous ces projets ? Oui, si tous les projets sont réalisés et apportent leur contribution. Car le métro à lui tout seul ne peut prendre en charge les besoins en transport de la Capitale. Les études menées par le ministère du Transport et financées par la Banque mondiale, ont eu pour but de rendre complémentaires tous les modes de transport dans l’Algérois. Comme je l’ai dit, il faut toujours anticiper afin de ne pas se retrouver en situation d’asphyxie. Le métro, par exemple nécessitera dans quelques années, la construction d’autres nouvelles lignes… Un mot sur le mode de gestion du métro pour lequel vous avez opté… La gestion et l’exploitation du métro est une première en Algérie, voire dans tous le Maghreb. Plusieurs scénarios, pour l’exploitation des lignes métro, ont été examinés par notre entreprise avec nos partenaires étrangers. La solution qui a été proposée et acceptée par les pouvoirs publics est celle de passer par un mandat de gestion et d’exploitation de la maintenance avec un partenaire privé. L’EMA a affiné cette formule avec un partenaire étranger, puisque celle-ci nécessite énormément de réflexion sur les aspects juridiques, commerciaux et ceux relatifs à la garantie. Nous avons arrêté donc une démarche complète avec nos partenaires, et puis nous avons lancé un appel à manifestation d’intérêt, auprès de toutes les banques d’affaires dans le monde, ainsi que tous les bureaux conseils, soit en tous prés de 200 entre banques et bureaux. Ensuite nous avons arrêté une liste de six groupements mondiaux, et nous sommes en train de les consulter pour choisir le futur exploitant du métro. En conclusion et en guise de dernier mot, je dirais que le métro est un projet de longue date. Mais depuis fin 2002, tout s’est accéléré. Il n’ y qu’à voir l’état d’avancement des travaux de génie civil. Nous devons aussi rendre hommage aux entreprises nationales qui ont, en dépit de leur handicap, pu réaliser 4 km de ligne et six stations, surtout qu’elles ont aussi permit au projet de poursuivre son cours, à un moment où il n’ y avait aucun étranger en Algérie…

Propos recueillis par Elias Ben

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