Sider prend 51% des actions

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Depuis hier, Arcelor Mittal n’a plus la haute main sur le complexe sidérurgique d’El Hadjar, sis à Annaba, lequel revient, désormais, entre les mains du groupe public Sider qui aura 51% des parts.

La cérémonie de signature, présidée par Amara Benyounès, ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, en présence de M. Lakshmi Mittal, patron du numéro un mondial de la sidérurgie, a débouché sur un accord qui prévoit de doubler la capacité de production du complexe d’El Hadjar en portant sa production de 1 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes par an en 2017. Notons que la signature de ce pacte est intervenue en application de l’accord de partenariat conclu entre les deux parties, qui a été validé par le Conseil des participations de l’Etat, le 25 septembre dernier, où Sider détiendra désormais 51% du capital. Par ailleurs, il est important de souligner que Sider et Mittal Steel se sont mis d’accord pour revoir la structure du capital du complexe. Le partenaire indien n’en détiendra désormais que 49% des parts, alors que par le passé il en contrôlait 70%. Cette nouvelle configuration du capital du complexe d’El Hadjar est en conformité avec la loi dite 49/51, adoptée en 2009 dans le sillage de la crise mondiale. Mais, il y a eu désistement de l’indien de plus de 20%  des parts du complexe à un prix que  les pouvoirs publics se sont dits prêts à payer. En effet, le lancement d’un plan d’investissement public de 763 millions de dollars, qui vise à développer le complexe d’El Hadjar ainsi que les deux mines de Ouenza et de Boukhadra, est à prévoir. Aussi, d’autres décisions contenues dans l’accord signé entre les deux parties ont été prises, à savoir la modernisation de la filière fonte du complexe, la construction d’une nouvelle filière électrique (Four électrique et billettes de coulée continue) et l’implantation d’un nouveau laminoir de rond à béton et de fil machine d’une capacité de 1 million de tonnes.

Amara Benyounès  «couvrir les trois quarts de nos besoins en produits sidérurgiques». 

Selon Amara Benyounès, « l’investissement qui sera consenti par les deux partenaires avoisinera un milliard de dollars, dont 720 millions de dollars représentant l’investissement direct destiné à moderniser le complexe. Pour ce qui est des modalités, le ministre du Développement industriel a fait savoir que « l’investissement direct sera financé à hauteur de 600 millions de dollars par un crédit bancaire qui sera octroyé par une banque algérienne à des conditions avantageuses et de 120 millions de dollars par les fonds propres des deux partenaires », a-t-il précisé à la presse en marge de cette signature. De ce fait, a-t-il encore ajouté : « Ce plan d’investissement ambitieux va contribuer à satisfaire les besoins croissants du marché national en produits sidérurgiques, estimés à cinq (5) millions de tonnes par an, et à assurer la compétitivité et la pérennité du complexe El Hadjar ».  Pour rappel, El Hadjar, racheté à 70% en 2001 par l’indien Ispat, propriété du géant mondial de l’acier Mittal, ne couvre actuellement que 10% de la demande nationale en acier, qui enregistre annuellement une croissance de 6% par an, un niveau largement supérieur au taux de croissance du Pib, selon les chiffres fournis par le ministre. Dans le même sillage, il est à souligner que trois facteurs ont amené les pouvoirs publics à faire du plan de modernisation de ce fleuron de l’industrie nationale une priorité : La vétusté des installations, la déperdition des compétences et l’instabilité sociale, a expliqué M. Benyounès. De plus, les capacités de ce complexe ne sont pas adaptées aux besoins du marché algérien en produits longs destinés à la construction, selon Amara Benyounes. Raison supplémentaire pour laquelle le plan de développement retenu à cet effet prévoit la réalisation d’une nouvelle filière électrique d’une capacité d’un million de tonnes de rond à béton par an. Comme objectif tracé par le ministre du Développement industriel, il faudra, qu’à l’horizon 2020, que plus de 75 % de nos besoins en produits sidérurgiques soient assurés. Quant à la partie indienne, le même état d’esprit était visible chez le dirigeant d’Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, patron du numéro un mondial de la sidérurgie. En effet, ce dernier s’est félicité de la conclusion « de cet accord historique », en remerciant toutes les parties qui ont contribué à sa conclusion. Il a jouté que cet accord, tel qu’il a été conclu, préserve les intérêts des deux partenaires et va aider l’Algérie à atteindre son autosuffisance en acier.

Ferhat Zafane

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