La mouche de l’olive fait des ravages

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La campagne oléicole semble être compromise, cette année, au niveau de la wilaya, a-t-on appris auprès de M. Boukhalfa Kaci, inspecteur phytosanitaire à la direction des services agricoles de Tizi-Ouzou, qui explique que la production d’olives n’est pas très importante cette saison.

En effet, favorisée par l’humidité et la chaleur qui ont caractérisé les mois de septembre, octobre et novembre derniers, la mouche de l’olive, ou la « bactrocera oleae », a fait des ravages, causant des dégâts énormes sur les oliviers, dont le taux de fruits abimés et non utilisables a atteint jusqu’à 30%. De plus, les attaques de mouche conduisent également à une altération de la qualité de l’huile, provoquant, ainsi, une augmentation du taux d’acidité selon M. Boukhalfa Kaci, qui ajoute que « la mouche de l’olive est un insecte très redouté de par les importants dégâts qu’il peut occasionner à la production oléicole. La mouche pond ses œufs dans l’olive, puis l’éclosion des œufs produit une larve qui se nourrit de la chaire de l’olive ». Cet inspecteur du service phytosanitaire indiquera que « cela provoque la chute prématuré des fruits et la perte d’une partie importante de leur pulpe consommée par la larve ». Notre interlocuteur ajoutera : « Le développement de cet insecte est favorisé par les conditions climatiques, notamment un fort taux d’humidité ». Et cette année a été caractérisée par des conditions climatiques exceptionnelles. La chaleur s’est prolongée jusqu’à la mi-novembre. Toutes les températures entre 16 à 30° favorisent le développement de la mouche de l’olive », a-t-il dit en poursuivant : « Cette année est une exception, car il n’y a pas eu beaucoup de production et les conditions climatiques n’ont fait qu’empirer la situation ». Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, que lorsque le froid est précoce, la troisième génération de cet insecte, qui fait trop de dégâts sur les olives, peut être freinée. Ce qui, selon lui, n’était pas le cas cette année. Ainsi, M. Boukhalfa précise que les dégâts enregistrés, cette année, représentent au moins 30 % de la production à travers toute la wilaya. « 30% des fruits sont pourris et cela continue. Cette année, nous n’avons pas enregistré une importante production, car, outre les attaques de ces insectes, nous avons également connu une sécheresse qui a fait que les oliviers se soient taris », regrette notre interlocuteur en ajoutant : « Il faut signaler que nous avons recommandé aux producteurs, lors des sorties de formation et de sensibilisation que nous avons organisées, de traiter leurs oliviers. Sauf qu’il n’y a jamais eu de traitement au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, hormis une superficie de 4 hectares qui a été traités avec des insecticides. Malheureusement, les oliviers dans notre région sont très hauts et volumineux, tandis que d’autres sont abandonnés, ce qui rend le traitement difficile. Même l’accès est pratiquement impossible au niveau de certaines oliveraies». Par ailleurs, ce qui a encore accentué le problème, relate M. Boukhalfa Kaci, c’est le retard de maturité. « Avant, les gens récoltaient les olives dès qu’une attaque est enregistrée. Mais cette année, les olives ne sont toujours pas mures. Du coup, elles sont difficiles à arracher. Résultat : la perte des fruits continue encore », dit-il. Concernant les méthodes et les moyens de lutte contre cet insecte, ce spécialiste explique qu’il existe une lutte agronomique qui consiste, notamment, en « la prospection et l’identification des sujets résistants à leur multiplication, la récolte précoce de la production, afin de limiter les attaques et le nombre de générations, ainsi que l’installation de pièges à phéromones et des travaux au sol. Il y a aussi la lutte chimique, qui n’est efficace que si elle est généralisée et effectuée sur des arbres de taille moyenne. Cette intervention devrait tenir compte du taux d’infestation. Il est important de savoir que l’utilisation des insecticides appâts non toxiques est sans effet sur les abeilles », conclut-il.

Samira Bouabdellah

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