Matoub Lounès revient ce week-end

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Le chantre de la chanson kabyle et grand symbole de la revendication identitaire berbère, Matoub Lounès, revient cette semaine, à l’occasion de la commémoration du 59ème anniversaire de sa naissance, à l’initiative de la fondation qui porte son nom créée par ses proches pour perpétuer sa mémoire.

à cet effet, un programme a été tracé par la fondation, pour célébrer la date du 24 janvier 1956 qui a vu naître le rebelle au village Taourirt Moussa Ouamar, commune d’Ath Mahmoud, dans la daïra de Beni Douala. Au menu de cette journée commémorative, prévue après demain samedi, une exposition se tiendra au siège de la fondation Matoub Lounès qui est également la demeure familiale du rebelle devenue un véritable lieu de pèlerinage après 1998 date de son lâche assassinat. Le dépôt d’une gerbe de fleurs est prévu à Thala Bounane (lieu de l’assassinat). La tombe du rebelle, au village qui l’a vu naître, Taourirt Moussa Ouamar, sera également fleurie. Une Waâda traditionnelle sera organisée en l’honneur de tous les visiteurs. Un membre de la fondation « Matoub Lounès » contacté par nos soins nous apprendra que la mère du chantre, Nna Aldjia, ne sera pas présente en raison de la fragilité de son état de santé elle qui depuis la mort de son fils, assise sur une chaise devant le véhicule criblé de balles de Lounès, fut toujours présente, souhaitant la bienvenue à tous les visiteurs. Restée au chevet de sa mère en France, la présidente de la fondation, Malika Matoub, la sœur du rebelle, ne pourra pas non plus prendre part aux festivités de cette journée commémorative. Lounès Matoub naquit un 24 janvier 1956 à Taourirt Moussa Ouamar relevant de la commune de Beni Douala sise à 17km au Sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Il grandit dans les montagnes du Djurdjura qu’il affectionnait tant, au sein d’une famille humble et modeste. Violemment opposé au terrorisme islamiste qui plongea l’Algérie dans les ténèbres durant dix années, période que les intellectuelles qui furent leurs premières victimes baptiseront (la décennie noire),  Lounès Matoub condamnera l’assassinat de ces derniers et des artistes qu’il immortalisera à jamais dans ces chansons. Enlevé le 25 septembre 1994 par un groupe armé il sera libéré au terme d’une forte mobilisation citoyenne. La même année, il publiera un ouvrage autobiographique intitulé «Le Rebelle » et reçoit le prix de la mémoire des mains de Danielle Mitterrand également fervente militante des causes justes. Lounès Matoub fut lâchement assassiné il y a 16 ans, par un groupe armé le 25 juin 1998, à Tala Bounane, dans un virage à mi-chemin entre Tizi-Ouzou et Beni Douala. Accompagné de sa femme Nadia et de ses deux belles-sœurs, le Rebelle fut atteint de deux balles fatales, l´une à la tête, l´autre en plein cœur. Ses funérailles resteront dans les annales, ayant drainé des centaines de milliers de personnes dans ce petit village de haute Kabylie et plongé tout le pays dans le deuil et l’effroi. Cette abominable exécution du rebelle le fera vivre à jamais dans les cœurs de ses millions de fans toujours plus nombreux, d’année en année, à venir se recueillir sur sa dernière demeure.

 Karima Talis

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