Intrigant alarmisme de Belkhadem

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Jamais depuis la tenue du huitième congrès-bis, le secrétaire général du FLN n’a parlé de divisions et de complots, comme il l’a fait hier lors d’un discours prononcé à l’occasion de la tenue de la deuxième session de l’instance exécutive de son parti.Le premier responsable de l’ancien parti unique qui a toujours évité des questions liées à la stabilité du parti, s’est montré hier très évasif sur ce qu’il a qualifié de « complots » et de divisions. Si Belkhadem n’a à aucun moment cité ses adversaires, il a néanmoins ouvert la porte à des questions pressantes à travers un langage « guerrier ». Ainsi, après avoir rappelé les différentes étapes et crises traversées par son parti, à commencer par le congrès « unificateur », et la maladie du président de la République, »les mauvaises intentions n’ont pas résisté devant la foi des militants en leur parti et son rôle dans la participation à la gouvernance du pays », a dit le premier responsable du parti avant d’ajouter que la crise vécue par sa formation en 2004 « n’a fait que renforcer la cohésion » des militants.Mais au-delà de cette période connue de tous et qui avait précédé les élections présidentielles de 2004, Belkhadem a révélé que pendant la maladie du président Bouteflika, « des signes de complot et de repositionnement » sont apparus. Mieux, Belkhadem fait référence à des « opportunismes mesquins » sans toutefois citer de qui il s’agit.Contre cet « ennemi invisible”, le premier responsable du Front de libération nationale préfère opposer le travail de son parti, notamment les commissions mises en place pour préparer des dossiers à soumettre au gouvernement. Il demande aux militants plus d’efforts et d’abnégation parce que, a-t-il encore dit, « les prochaines consultations vont ramener avec elles tous les hésitants et les faibles d’esprits ». S’attend-il à une autre crise ? Probable, même si le mot n’est pas lâché. Seulement, l’orateur a ajouté que « nous avons appris dans notre parti et dans notre pays que les grandes ambitions sont opposées à de grandes difficultés et que la crise appelle une prise en charge (El azma talidou el hima) ».De fil en aiguille, le discours de Belkhadem laisse transparaître une crise au sein du parti. Une crise dont les signaux ont été donnés par ce fameux document qui scinde les responsables du parti en trois catégories. Loin de donner l’explication, le secrétaire général du FLN fait référence aux ambitions et à « l’égoïsme » de certains militants. « Nous allons nous atteler à la manière de convaincre les ambitions individuelles par la primauté de l’amour du parti et l’impossibilité de satisfaire les égoïsmes individuels des militants en dehors du resserrement des rangs et en dehors du reniement et de la division ».Ce discours alarmiste et moralisateur à la fois est ponctué, enfin, par un appel aux militants du vieux parti de porter « l’étendard du parti plus haut ». Mais la question qui reste posée est de savoir qui est cet ennemi dont parle Belkhadem, lui qui a toujours tenté de montrer que son parti est définitivement sorti de sa crise interne ?

Ali Boukhlef

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