L’échangeur d’Ighzer Amokrane controversé

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Une réunion autour du projet de l’échangeur d’Ighzer Amokrane s’est tenue avant-hier dans l’enceinte de l’APC d’Ouzellaguen. Le conclave a regroupé les responsable de la DTP, de l’ANA, des représentants de l’entreprise Chinoise CRCC et les citoyens des localités touchées par le tracé du projet. Il y avait aussi autour de la table les autorités locales, dans leur rôle d’entremetteurs. Présenté comme le rendez-vous de la dernière chance, après le flop des précédents conciliabules, la rencontre a été marquée, de bout en bout, par des débats houleux, des prises de bec et des coups de gueule. Tout a commencé par l’exposé des rectificatifs apportés au schéma du tracé initial, objets de vives controverses et de fermes oppositions. Un reprofilage censé répondre aux desideratas des citoyens des villages Selouana et Khenfor, concernés par le passage de la bretelle. La nouvelle variante décline une largeur d’emprise, talus compris, de 20 mètres, contre 40m auparavant. La hauteur passe, elle aussi, de 7m à seulement 2 ou 3m, est-il révélé. Cependant, est-il encore précisé des contraintes techniques ne permettent pas d’opérer de tels changements à proximité du point de jonction avec la pénétrance. Autre nouveauté : la traversée du gazoduc, de l’oléoduc, de même que la conduite AEP du barrage Tichi Haf, se fera par l’entremise de ponceaux, confortés par des remparts de protection. Le tracé de la bretelle reprend de la hauteur à l’approche de la voie ferrée et de l’Oued Ighzer Amokrane. Pour les enjamber, on prévoit l’implantation d’un long et unique viaduc. À une centaine de mètres du débouché de la bretelle avec la RN26 du côté de Selouana, la proposition d’installation d’un rond-point pour permettre l’accès à deux cimetières, a été en fin de compte troquée contre un pont. «Le nouveau tracé a été conçu de manière à éviter la destruction d’habitations et à minimiser les impacts négatifs», dispose le DTP. «Nous sommes là pour traiter toutes les oppositions. Nous défendons ce projets, car il y va du désenclavement et du développement de notre commune», plaide le maire d’Ouzellaguen. Le chaud et long débat qui s’en est suivi a mis au jour de profondes distorsions entre partisans ardents et farouches opposants à l’emplacement de ce projet. Des voix fusent parmi l’assistance pour réclamer carrément le retour de cette bretelle au PK 48, son emplacement initial. «Trop de dégâts, trop de dommages inutiles», conteste-t-on. «Nous avons balayé le terrain et examiné toutes les possibilités. Nous avons conclu que l’emplacement actuel est le seul qui sied, car partout ailleurs, le coût du projet s’avère faramineux», réplique un responsable de la DTP. Les échanges s’éternisent, s’enlisent parfois, épousant les contours d’un dialogue de sourds. Certaines positions semblent inconciliables, tant les points d’achoppements sont nombreux. En fin de séance, le DTP propose une sortie sur le terrain pour matérialiser cette nouvelle variante du tracé par des pieux. «Comme ça, on y verra plus clair. Nous sommes encore disposés à apporter d’autres améliorations si c’est nécessaire», dira-t-il, conciliant.

N. Maouche

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