«On mise sur la promotion des minizones»

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L’investissement est en train de prendre de l’essor dans la wilaya de Bouira, longtemps condamnée à ne vivre que d’agriculture.

La Dépêche de Kabylie : à votre prise de fonctions, il y a un mois, quel fut votre constat ?

Safia Amrous : Celui d’une ville tentaculaire, à ma grande surprise. Il y a quatre ans, quand je visitais Bouira pour la première fois, c’était dans le cadre d’une journée d’étude, je découvrais alors une petite ville aux rues étroites et aux maisons pour la plupart basses, constituant l’ancien tissu urbain. Aujourd’hui, la vie explose par la nécessité de rénover et développer et l’ancienne ville et la nouvelle.

Qu’est-ce qui a retenu votre attention en particulier ?

Le commerce, bien sûr. J’ai remarqué une multitude de magasins, de locaux en tous genres. Et ce foisonnement extraordinaire qui est synonyme de bonne santé, m’a surprise en même temps qu’il m’a rassurée sur le devenir d’une wilaya en pleine expansion.

Des conclusions que vous auriez déjà tirées ?

Cela fait seulement un mois que je suis ici. Mais je peux d’ores et déjà dire que je constaté un grand engouement chez les investisseurs et que les potentialités existantes leur ouvrent de grandes perspectives. Par exemple, j’ai pu voir que la zone industrielle de Sidi Khaled et la zone d’extension d’Oued El Bardi sont saturées. Heureusement que la zone de Dirah peut accueillir toutes les demandes grâce à sa superficie estimée à 750 ha dont 250 qui sont prêtes pour l’aménagement. Cette zone, qui est située dans les Hauts Plateaux, offre des avantages considérables. D’abord ces avantages sont d’ordre fiscal et parafiscal. Il y a ensuite le terrain qui est concédé à un dinar. Si l’on sait que Dirah est desservie par un réseau routier en bon état et que cette commune n’est pas tellement éloignée de Sidi Khaled, on se rend vite compte que ces avantages ne laissent pas les investisseurs indifférents. Sans compter le plus grand d’entre tous qui est l’autoroute Est-ouest qui fait de la wilaya de Bouira un important carrefour d’échange commercial pour tout le pays. D’ailleurs, comme l’a fait remarquer à juste titre notre ministre, il n’est pas une ville ou une wilaya traversée par cette autoroute qui ne soit un carrefour. Je dois aussi ajouter une chose que je n’ai pas observée à Boumerdes où j’ai travaillé pendant deux ans avant d’être affectée ici : la diligence que l’on fait à traiter les dossiers déposés au niveau de la wilaya et de la DUC pour le permis de construire. Cette façon de faire, qui aide les investisseurs dans la concrétisation de leurs projets, montre l’intérêt qu’attachent les autorités à ce secteur. Et ma conclusion est que tous ces efforts commencent à porter leurs fruits. La wilaya passe ainsi du stade d’un développement basé sur une agriculture traditionnelle à un stade de développement basé sur une industrie moderne et innovante grâce aux nouvelles technologies.

Concrètement, que comptez-vous faire dans l’immédiat ?

Le suivi. D’une part, écouter les investisseurs, recenser leurs problèmes et les solutionner, donc à aller plus vite dans la concrétisation de leurs projets, et d’autre part, encourager l’investissement par une gestion rigoureuse du portefeuille foncier. Les promoteurs dont les projets tardent à voir le jour risquent de se voir retirer la concession de leurs terrains. Une commission est chargée de cette mission conduite par mes soins.

Mais en plus du suivi, vous avez sans doute d’autres chantiers à lancer ?

Naturellement. Le dossier de l’investissement est si complexe. Déjà nous avons pour tâche de relancer les zones d’activité qui connaissent une forte baisse de régime. Notre mission elle-même initie une nouvelle politique d’investissement basée sur les minizones d’activités. Il va falloir travailler dur pour atteindre cet objectif qui fera de ces zones une source de plus-value supplémentaire pour les villes et les villages où elles seront implantées. Ce sera aussi une manière d’encourager l’esprit entrepreneurial.

Vous vous êtes rendue dans la zone d’activité de Sidi Khaled et son extension à Oued El Bardi. Quelle évaluation faites-vous de la situation ?

Il y a lieu de se réjouir. Beaucoup de projets sont opérationnels. On en dénombre dix-huit pour le moment. Mais d’autres ne vont pas tarder à le devenir. Leur taux d’avancement est appréciable et la cadence des chantiers pour leur réalisation est rapide. Mais il y en a d’autres qui donnent moins de satisfaction. Et le risque de résiliation est réel pour ces projets à l’arrêt. On en a recensé 26. Nous pensons pouvoir les relancer. Quoi qu’il en soit, le climat qui règne dans cette zone nous permet d’augurer d’un bel avenir pour le développement de toute cette région.

Quels sont les projets phares dans cette zone ?

Ils sont nombreux : il y a cette unité de montage automobile, les laiteries, les fabriques de câbles électriques, les fabriques de carreaux céramiques, et d’autres encore. Mais il y a surtout l’industrie agroalimentaire qui a la part du lion dans cette wilaya à vocation agricole et qui promet beaucoup.

Y aurait-il un Salon en projet ?

C’est parfaitement envisageable. Mais en collaboration avec la direction du commerce. Nous allons y réfléchir pour que cette manifestation économique soit des plus grandioses et des plus réussies.

Entretien réalisé par Aziz Bey

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