Le RCD se vide à Tizi-Ouzou

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La crise au RCD s’accentue davantage, chaque jour qui passe. Pas moins de 36 nouvelles démissions ont été annoncées, avant-hier, dans la section d’Iboudraren.

D’emblée, les militants démissionnaires, dans leur déclaration rendue publique, ont dénoncé une main mise sur le parti par un groupe appuyé par des personnes influentes à la direction nationale. «Depuis quelque temps, la vie des militants est devenue intenable au sein du RCD. Les avis des sections sont complètement ignorés par un groupe de personnes ayant fait main basse sur le parti, jouissant malheureusement de l’appui de quelques personnes influentes à la direction nationale», lit-on. Evoquant les dernières législatives qui semblent être la goute qui a fait déborder le vase, les 36 démissionnaires remettent en question les candidats choisis pour la constitution de la liste, les qualifiant de «personnes indésirables». «Lors des élections législatives, le choix des candidats s’est fait en l’absence totale de transparence, bien que les militants aient avisé la direction nationale des conséquences d’une liste composée de personnes indésirables par les militants et les citoyens. Il n’y avait sur la liste pas de militants connus pouvant assurer au RCD un résultat positif et une majorité de sièges dans la région». Les signataires ajoutent : « Hélas, la voix des militants n’a pas été entendue. Et les résultats furent sans surprise dans la wilaya de Tizi Ouzou, où le RCD se targuait pourtant d’être la première force, au lendemain des élections de 2012. Le parti n’a obtenu que 3% sur le nombre d’électeurs, et à peine 12% des votants. La liste bâclée a conduit le RCD à un échec sans appel et le parti a quasiment été rasé en dehors de la Kabylie». Faisant allusion au slogan du parti lors des dernières élections législatives, les ex-militants du RCD martèlent : «Le nouveau départ a été avorté». Selon eux, les raisons sont «ne pas avoir pris au sérieux les exigences des citoyens électeurs et l’absence d’une véritable stratégie de campagne». «Le clan dirigeant le RCD a réussi l’échec et continue à régner en maitre pour recommencer un nouvel échec aux prochaines élections locales», disent-ils, comme pour faire allusion au titre d’un livre écrit par le fondateur et ex-président du parti, à savoir « l’Algérie, l’échec recommencé ». «Dommage pour la mémoire de tous ceux qui ont été les honorables membres fondateurs du RCD, à l’instar de Mustapha Bacha, Djaffar Ouahioune, Kamal Ould Hamouda morts pour les valeurs du parti. Dommage aussi pour ceux qui ont fait les frais de la politique totalitaire du parti. Comme disait l’autre : tout ça pour ça !! », ont-ils regretté. « Hélas, il est temps pour nous de quitter le RCD, afin que ceux qui ont décidé aujourd’hui d’orienter la destinée du parti vers son extinction, assument seuls devant l’histoire les conséquences d’une telle décision». Les désormais ex-militants du RCD ont ainsi annoncé leur démission officiellement et publiquement, rejoignant la liste de centaines d’autres militants qui ont quitté ces derniers temps le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Un autre épisode qui vient noircir le tableau et accentuer l’inquiétude de la base, notamment à l’approche des élections locales qui s’annoncent d’ores et déjà des plus rudes. Les responsables du bureau régional quant à eux semblent minimiser en parlant de «plusieurs adhésions, en parallèle à ces démissions».

Kamela Haddoum.

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