Sécheresse, la cote d’alerte !

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La crise d’eau potable persiste dans la wilaya de Tizi-Ouzou. La menace d’une réelle sécheresse devient de plus en plus pesante. En plus de l’absence de pluviométrie, la main de l’homme a sensiblement accentué la crise.

Forages à l’abandon, négligence, inconscience des citoyens, un tas de facteurs qui ont abouti à un état des lieux alarmant. En effet, l’absence de la pluviométrie depuis plusieurs mois est un problème réel qui se répercute négativement sur la gestion quantitative de la ressource. Le barrage Taksebt est à son plus bas niveau, moins de 35% selon le directeur de l’ADE de la wilaya. À ce stade, opter pour la rationalisation est une mesure dictée par l’évidence. Il faut néanmoins dire que cet aléa de la nature fait apparaître au grand jour les multiples carences en matière de gestion de ce secteur dans la wilaya. Il dévoile également la politique de bricolage régnante. Depuis des années, le problème se pose, le constat est fait sans pour autant apporter de réelles solutions. Le sort du citoyen est laissé à la merci de la nature qui peut être parfois sévère. Les responsables avouent leur incapacité. L’ADE se dit «dépassée», niant l’existence de problème en ressources et pointant du doigt d’autres soucis. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, on compte 187 forages. Malheureusement, et d’après ce que l’on a appris du premier responsable de l’ADE, seulement 120 sont fonctionnels. 67 sont à l’abandon, ce qui constitue une très importante quantité d’eau de perdue. Dans le périmètre du chef-lieu, les chaînes concernées par ces arrêts sont celles reliées aux forages du Pont de Bougie, Tassadort, Timizart et Sidi Ali Bounab. Du côté d’Ouaguenoune, plusieurs forages sont également inexploités. Les chaînes concernées sont celles d’Aït Aissa Mimoun, Tala Athmane et Tamda. A Draâ Ben Khedda, l’on retrouve Sidi Naâman et Tadmaït. A Azazga : Kahra et Fréha. Pour le centre de Larbâa Nath Irathen, c’est la chaîne de la zone industrielle qui est touchée. A Tizi-Rached, c’est au niveau des deux chaînes Tizi Rached et Oued Rabta. Le centre Mekla, au niveau de la chaîne Ait Khelili. A Draâ El-Mizan, au niveau de Pont noir et Draâ El Mizan, précisément au niveau des chaines dénommées F03 et F04. Les différentes raisons évoquées pour expliquer l’abandon de ces forages, selon les données de l’ADE, sont notamment : l’extraction abusive du sable qui détruit la nappe, les vols d’équipements, le problème des cailloux qui remplissent les forages, l’envasement, la pollution, le forage colmaté, le manque de ressources, les actes de sabotage et le forage envasé. Des raisons dues en majorité à l’action humaine. Là encore, la responsabilité des pouvoirs publics reste engagée, ainsi que celle des responsables du secteur. Ces derniers se défendent en disant avoir déposé plusieurs plaintes. Néanmoins, le directeur de l’ADE dit s’interroger quant au suivi de ces requêtes : «Si on avait préservé le Sébaou, on aurait pu éviter la crise et on aurait eu de l’eau». Cette phrase du premier responsable de l’ADE en dit long sur la situation. Le ministère a engagé une réflexion pour réorganiser l’unité de l’ADE, a-t-on appris, ce qui dénote une bonne volonté d’améliorer la situation et laisse espérer de réelles solutions à ce problème qui accable la population qui multiplie les actions de contestation.

Kamela Haddoum.

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