Le personnel hospitalier dénonce l’insécurité

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Mercredi soir, un médecin de garde a été une fois de plus agressé au niveau du pavillon des urgences de l’hôpital Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira. Une énième agression qui a suscité l’émoi et la colère du personnel hospitalier qui a décidé dès le lendemain, soit jeudi matin, d’un débrayage pour dénoncer ces violences quasi quotidiennes du staff soignant dans l’enceinte de cette structure sanitaire. Les médecins et les infirmiers grévistes exigent, comme à chaque fois, la présence des services de sécurité pour empêcher que des médecins soient agressés. «Lorsqu’un malade arrive à l’hôpital avec un accompagnateur c’est normal, mais la plupart du temps on se retrouve face à une marée humaine pour évacuer un malade et la situation dégénère rapidement. Pour une simple grippe, on se retrouve à effectuer des consultations en négligeant les véritables urgences. Il faut que les gens prennent conscience que nous devons nous concentrer sur les personnes en réel danger, pas sur des futilités qui peuvent attendre une prise en charge le lendemain matin», confie un médecin de cet hôpital rencontré sur les lieux. Une des ses consœurs ayant déjà été victime d’une agression au sein du pavillon des urgences abondera dans le même sens : «Nous sommes intimidés par des voyous, surtout de nuit, ils veulent se faire prescrire des drogues ou des barbituriques et lorsque nous refusons, ils deviennent violents. Le pire c’est que les services de sécurité sont absents et nous sommes ainsi seuls face à ces dangereux psychopathes. Que devons-nous faire dans ce cas là ? Nous soumettre au dictat des voyous en abdiquant ou mettre notre vie en danger. C’est la question que nous nous posons à chaque fois que nous prenons nos gardes de nuit en espérant rentrer chez-nous sain et sauf le lendemain matin», dixit une femme médecin. Les autorités de l’hôpital ont été une fois de plus interpellées par les médecins, et on apprendra qu’une plainte a été déposée auprès des services de sécurité contre l’agresseur du médecin.

H. B.

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