Ould Abbès provoque des remous au sein de l’alliance

Partager

Le SG du FLN, Djamel Ould Abbès, ne rate, ces dernières semaines, aucune de ses sorties pour tirer en alternance sur les responsables des partis pourtant partenaires du FLN dans l’alliance présidentielle. La dernière en date remonte à mardi passé, lorsqu’à l’occasion d’une réunion organique, il a parlé de «marchandages» ayant précédé l’élection présidentielle d’avril 1999. Il s’en est pris ouvertement au RND, l’accusant d’avoir tenté de négocier son soutien à Bouteflika. Cela a suscité une réaction virulente de la part d’Ahmed Ouyahia. Dans un communiqué rendu public jeudi, le RND a tenu à rappeler qu’«après l’éviction de Tahar Benbaïbèche, le RND a soutenu le moudjahid Abdelaziz Bouteflika sans réserves ni conditions depuis l’année 1999». «Une position constante du parti, qui découle de la conviction de l’importance de la continuité dans le renforcement des acquis réalisés par l’Algérie sous la direction du Président Abdelaziz Bouteflika», a conclu le communiqué. L’autre cible privilégiée de Djamel Ould Abbès n’est autre que le Président du MPA, Amara Benyounès, un autre soutien au Président Bouteflika depuis son deuxième mandat en 2004, et plusieurs fois ministre au sein même du gouvernement où siégeait…Djamel Ould Abbes. Usant parfois d’un langage indigne d’un responsable politique, il s’en prend, quasiment à chacune de ses sorties au chef du MPA, comme cela a été le cas mardi dernier, lorsque se permettant de s’exprimant sur la dernière rencontre entre Amara Benyounès et son homologue du MSP, sur demande de ce dernier, il est allé jusqu’à accuser le premier responsable du MPA de «traitrise». «Que les gens aillent dans nos patelins respectifs et ils sauront nos relations avec l’Histoire du pays. Qu’ils aillent à Aït Yahia, sur les hauteurs du Djurdjura, et ils sauront qui est la famille Benyounès. Notamment mon défunt père, mort en Chahid, et mon grand frère qui était responsable de la Fédération de France du FLN», répond sèchement Amara Benyounès à travers une déclaration, hier, à nos confrères du Soir d’Algérie, non sans affirmer que le patron du FLN semble «oublier ou feint d’oublier que l’ex-parti unique a été avec le MSP au sein de la défunte Alliance présidentielle durant presque vingt ans et maintenant que je rencontre le président de ce mouvement, il crie à la trahison». Revenant sur sa dernière rencontre avec le chef du MSP, Amara Benyounès affirme que celle-ci était prévue depuis longtemps. «Et puis, suite à l’accident de la route dont il a été victime, c’était l’occasion de lui exprimer toute ma sympathie», poursuit Benyounès. Une entrevue lors de laquelle Benyounès déclare avoir réaffirmé son «opposition de principe à toute idée de transition», récusant que le pays vivrait une crise. Et de poursuivre avoir réitéré à son homologue du MSP le «préalable non négociable et non discutable à savoir le respect des institutions et des échéances électorales du pays». «J’ai dit que nous croyons à une compétition saine et ouverte entre les différents partis politiques et candidats, avec une élection la plus ouverte et la plus démocratique possible. Après, c’est au peuple de décider», tranche Benyounès.

Ali Chebli

Partager